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Critique de BroccoliPie


Deux romans publiés à près de cinquante ans d'intervalle, réunis dans une très belle édition.
Deux romans ultra efficaces dignes de la grande Ursula le Guin.

Le dit d'Aka, le plus récent des deux, nous plonge dans un monde de spiritualités bousculées par une autre forme de religion, tournée vers le progrès pour le progrès, la croissance, l'individualisme et le mercantilisme.
Et le Nom du Monde est Forêt, où on se retrouve sur une planète-jungle, colonisée par des humains qui refusent leur humanité aux indigènes présents sur place et qui sont bien décidés à déforester la moindre parcelle de terre. Celui-ci m'a moins parlée que le dit d'Aka, notamment car il est raconté en grande partie par un homme cruel, raciste et misogyne (ce qui le rend difficile à lire, mais donne aussi un ton plus moralisateur/moins subtil à l'ouvrage). Mais je comprends tout à fait en quoi ce roman pouvait raisonner avec les années 70 (il a été publié en 1972) pour en faire une oeuvre frappante et précurseuse.

Dans les deux, la métaphore semble assez simple, l'analogie claire... Et pourtant l'autrice va toujours plus loin, pour nous plonger dans de véritables mythologies et cultures comme nulle autre, en y filant de nombreuses réflexions où l'on sent toute sa conviction humaniste et environnementaliste. Où l'on sent toute son intelligence, aussi, servie d'une très belle plume, particulièrement dans le dit d'Aka, plein de fulgurances, de couleurs et d'une riche cosmologie.

Vu la taille de ces deux romans, l'intrigue est rapide, et termine à chaque fois abruptement. Cela pourra, selon le lecteur ou la lectrice, donner une impression assez décoiffante, dynamique, ou au contraire un peu frustrante, car la place qui se doit être laissée à un minimum de plongée ethnographie/sociologique des univers créés fait que le scénario est assez court. de fait, ces deux histoires ont moins d'ampleur que les Dépossédés ou La Main Gauche de la Nuit, même si leur qualité littéraire est indéniable. En tout cas, je suis ravie de les avoir eu sous les yeux. Pour l'instant, impossible de trouver un roman d'Ursula le Guin que je n'ai pas aimé.


// Merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont de m'avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre de la Masse Critique ! //
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