AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de RChris


Appréciant les narrations historiques de Jean-Yves le Naour, j'étais curieux de faire un pas de côté avec ce spécialiste de la guerre 14-18, souvent invité à Verdun.
Car ce roman est une intrigue policière… qui se passe dans le milieu des universitaires spécialistes de la première guerre mondiale. Elle est en sorte une mise en abyme.

C'est donc avec un a priori favorable que je suis allé réviser à l'université de Toulouse.

L'écriture est légère, rendant la lecture agréable.

J'ai perçu la jubilation de l'auteur nous présentant ces universitaires, en soulignant leur ego, leur carriérisme, leurs disputes pouvant conduire au meurtre !
Il se montre aussi critique sur le caractère imbuvable de certains ouvrages historiques, à tel point que l'on pourrait croire qu'il règle des comptes !
Il parsème son intrigue de références, comme celle du pistolet Star modèle 1914 utilisé dans les tranchées.

J'ai retrouvé quelques-uns des questionnements de l'auteur rapportés dans ce livre, par exemple : comment le consentement patriotique a-t-il écrasé la résistance à la guerre ? Si vous voulez la réponse, vous pouvez lire les premiers de ses 5 tomes intitulés simplement “1914”, “1915”, “1916”, “1917”, “1918”.

Pour comprendre les crimes, le capitaine Tarate propose une sorte de profilage intellectuel en s'immergeant dans les débats historiographiques de la Grande Guerre : “(il) eut cette idée un peu folle : lire les travaux des uns et des autres, replacer les deux victimes au coeur des enjeux de la discipline - il devait bien y en avoir-, pour mieux comprendre la position de chacun et, dès lors, identifier de quel côté pourraient venir les coups de feu.”
Il dit ironiquement “faire un pas de côté” en nous confrontant alors avec une question qui divise les universitaires : “Pourquoi les poilus ont-ils tenu ?”...”Les uns vantaient le patriotisme viscéral de cette génération, insistaient sur la composition sociale de l'armée, formée de paysans qui combattaient dans leur terre, rappelaient la force de la camaraderie, la béquille de la foi. D'autres au contraire agitaient la menace des gendarmes, de la justice militaire, du poteau d'exécution, dissertaient sur la domination politique, sociale et culturelle qui rendait difficile le surgissement d'une parole capable de s'opposer à la formidable résignation des masses.”

Au fil du récit, une histoire dans l'histoire se profile et le capitaine se doit de résoudre les crimes car il est attendu au tournant par ses collègues.

L'intrigue, inspirée d'un film d' Hitchcock, se révèle un peu légère au final et c'est plus l'intrication de trois histoires qui confère du charme à ce petit roman.
Commenter  J’apprécie          333



Ont apprécié cette critique (33)voir plus




{* *}