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Critique de AnneVacquant


Livre reçu dans le cadre de l'opération « Masse Critique » de Babelio dont je remercie les organisateurs et les organisatrices ainsi que les éditions mentionnées.

Le récit écrit à la première personne met en scène le peintre Giuseppe Arcimboldo et ses deux amis, Gregorio Comanini et Giovanni Lomazzo.
D'une manière vivante et familière, la conversation retrace la création du célèbre tableau de Rodolphe II de Habsbourg, intitulé Vertumnus (dieu-jardinier, p44).

Les intentions, les doutes et les circonstances de la vie de l'artiste confessés dans un codex personnel que Gregorio et Giovanni lisent en aparté sont discutés ensuite avec l'artiste. Cet échange crée un court mais agréable roman historique (cela se passe au XVIe sc) dont je trouve l'idée originale (ceci étant ma première lecture de ce type).
L'approche romanesque pour laquelle a opté Alain le Ninèze nous emmène sur la voie de la compréhension par la perception d'un instant de vie, lorsque l'oeuvre prend naissance et progresse sous nos yeux, comme si nous partagions ce temps passé au présent en toute convivialité. C'est ainsi que nous comprenons mieux l'ensemble d'une oeuvre qui dépasse son époque et ses contingences pour demeurer dans notre patrimoine artistique.
Il faut dire que l'atmosphère qui régnait à la cour d'un roi à l'imagination déréglée (p 57), où les fêtes costumées étaient organisées régulièrement (par Arcimboldo lui-même), les cabinets de curiosités en processus constant d'acquisition, l'engouement pour l'alchimie et les expériences de transmutation (p 44), métamorphoses et « transmigration » (p110) en tout genre, les légendes et les caricatures de monstres, etc., ont pu « révéler » un « art magique » dont la ville de Prague était le creuset et dont le surréalisme selon André Breton serait imprégné (p 97, 113).

Les questions qui se sont posées et qui se posent encore alimentent les « regards croisés » situés à la fin du roman. Celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur le style et l'impact des tableaux d'Arcimboldo y trouveront des analyses pertinentes en complément. Néanmoins, elles auraient pu venir étoffer davantage la conversation entre les trois personnages, ainsi que le corps du texte par la même occasion.
Lien : http://anne.vacquant.free.fr
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