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Critique de belette2911


Encore un livre qui m'avait fait passer quelques bons moments de lecture, malgré ses quelques défauts.

Sur mon édition de Belgique Loisirs, ce n'était pas noté, mais sur celle de chez Points, il est noté en toute lettre qu'il a obtenu pour ce roman le Grand Prix de littérature policière en 2005.

Diable ! (pour un thriller qui parle de Jésus, fallait la grosse pointure du diable). Serait-ce une nouvelle grosse pointure du thriller français ?

Je ne sais pas s'il chaussera beaucoup dans les grosses pointures, mais j'avoue que je me suis frottée les mains en commençant la lecture.

L'histoire démarre 70 ans après J.C quand Yehoshua Ben Yossef, alias Jésus, enterre son testament.

Ensuite, ça démarre aussi vite qu'une Ferrari à réaction.

Nathan Love (oui, là, l'auteur aurait pu trouver autre chose mais ça ne s'invente pas), ex-profiler du FBI, s'est retiré loin de tous et de tout pour pratiquer le Za-Zen (ne me demandez pas de le pratiquer).

Son ancien employeur le débusque dans son trou à rat et lui demander de rempiler pour un affaire sordide : son ami Clyde (sa femme n'était pas Bonnie) vient d'être retrouvé assassiné en compagnie de 4 autres cadavres : deux médecins, une infirmière et un cobaye humain, dans un laboratoire au fin fond de l'Alaska.

Et oui, même dans le fin fond de l'Alaska, la criminalité est présente.

Ce passage où tout le monde (y compris les rats de laboratoire !) se fait dégommer à la sulfateuse, on le croirait tout droit sorti d'un film de Tarantino (l'auteur en est fan, ceci expliquant peut-être cela).

Le but est d'enquêter pour trouver qui était vraiment visé dans ce dégommage brutal.

Clyde, qui a toujours eu des méthodes contestées au sein de son service ? L'infirmière cochonne (oui, c'est une nymphomane au passé politiquement dangereux) ? Les deux médecins qui essayaient de ressusciter les morts ? L'inconnu qui jouait au cobaye ? Un rat ? Heu, non, ils sont innocents, enfin...

Pour résoudre ce mystère, Nathan se retrouve flanqué d'une esquimaude au caractère bien trempée et qui compte bien ne pas servir de faire valoir dans cette histoire.

On se doute qu'entre l'enterrement du testament de Jésus et le flinguage en règle, ces deux évènements sont liés.

Puisque nous parlons de rafale de mitraillette, on peut comparer le style du bouquin avec le tac-à-tac d'une Kalachnikov bien rodée.

Les rafales vous couchent des morts à chaque coin de page, projetant sur les mots de l'hémoglobine. Sans parler des explosions meurtrières, des coups violents donnés lors des combats mortels à mains nues, le tout au détours des paragraphes.

Le lecteur ne risque - comme dommage collatéral - que l'épuisement dû à ce rythme plus qu'effréné. le roman, lui, ne s'essouffle pas. Il y a des mort à la pelle mais pas de temps mort.

L'impression d'avoir couru un vrai marathon lorsque l'on referme le livre, le souffle court.

Le petit problème vient, une fois de plus, du héros, Nathan Love (ça ne s'invente vraiment pas, à se demander ce que fumait l'auteur) qui ressemble davantage à un super héros issu de l'accouplement entre Superman et John McClane, qu'à un agent du FBI.

Cet homme maîtrise quasiment tous les arts martiaux (du sang de Bruce Lee ?) ainsi que les principales techniques de méditation qui permettent à notre Nathan Lover de se mettre dans la peau du tueur, de revivre (en pensée) les derniers instants de certaines victimes, d'appréhender une situation mentalement pour anticiper les gestes de ses ennemis, voir de maîtriser carrément le froid quand il est abandonné en plein Alaska et se retrouve sans aucun vêtement sur lui, pour ne s'en sortir qu'avec de légères engelures ! Non, même son p'tit scampi ne finira pas en glaçon.

Face à un mec pareil, Batman et Ironman peuvent aller se rhabiller !

Le pire, c'est que malgré un héros aussi improbable, là où vous pourriez penser que je n'ai pas accroché (comme avec l'inspecteur Pendergast), et bien, j'ai accroché !!

Et là réside l'exploit ! Même si nous avons un héros qui ressemble à une association de tous les Super Héros connus, le scénario, lui, est bien écrit et bien amené. Rocambolesque, parfois, mais bien torché !

C'est indéniable, l'auteur a un bon coup de plume.

A aucun moment il ne se perd les pieds dans le tapis. Son scénario, il le maîtrise et les petites histoires s'emboîtent parfaitement à la grande.

Son roman est digne d'un bon thriller américain.

Personnages aux caractères bien trempés et bien campés (même si exagérés), les actions s'enchaînent à un rythme effréné, la narration, fonctionnant comme un puzzle est bien menée.

Petit plus : de nombreuses références à l'actualité (qui était récente lors de sa sortie) viennent ponctuer le récit.

Son titre de "grand prix de la littérature" est sans doute un peu exagéré, mais, ma foi, ça reste un bon thriller.

Pas le meilleur, mais comme on dit "pour les vacances", c'est tout bon. Même dans le canapé, c'est bon aussi !
Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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