J'innove avec ce petit fascicule (reliure agraphée) trouvé sur le site d'un monastère orthodoxe, regroupant des extraits d'homélies d'Isaac le Syrien (ou de Ninive), Père de l'Eglise des premiers siècles, né au Qatar vers l'an 613. Je n'ai pas trouvé pourquoi il est appelé "Le Syrien" ;)
Ces homélies, comme beaucoup de textes des Pères du désert, restent fort actuelles même si la façon de parler et d'écrire a évolué. Isaac s'adresse aux moines recherchant une vie hésychaste (vie de prière et d'attention à Dieu seul). Tous les textes traitant de la prière et de la contemplation (oraison) m'ont plu; j'ai un peu moins accroché avec ceux qui mettaient l'accent sur le combat spirituel et la souffrance.
"Autre chose est la prière, autre chose est la contemplation qui se lève durant la prière, même si l'une est la cause de l'autre. L'une est la semence, l'autre la gerbe que l'on moissonne. Et le moissonneur est stupéfait et demeure sans voix en constatant soudainement que les grains nus et minuscules qu'il a semés ont produit ces lourds épis. Et tandis qu'il les contemple, il demeure sans mouvement."
Le fascicule se termine par deux pages de Maximes que l'on entend encore aujourd'hui :
*L'homme qui ne se connaît pas est un homme perdu.
*Par la vue de l'oeil nous voyons le soleil, et par celle du coeur nous voyons Dieu
*La vie de ce monde n'est qu'un songe, le bien et le mal n'y sont que des choses passagères, et les choses qui passent sont comme celles qui n'ont pas existé.
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Plus que toutes choses, aime le silence ; il t’apporte un fruit que la langue est impuissante à décrire.
D’abord, c’est nous qui nous contraignons à nous taire.
Ensuite, de notre silence même naît en nous quelque chose qui nous attire au silence.
Que Dieu te donne le sentiment de ce quelque chose qui naît du silence (…).
Après un temps, une certaine douceur naît dans le cœur par l’exercice de cette règle de conduite, et comme par force, le cœur se trouve entraîné à demeurer en silence (…).
Le silence est le mystère des mondes à venir, la parole est l’instrument du monde présent.
(Homélies 35-36)