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Critique de Charybde2


Mille réponses possibles, savoureuses et délirantes, à la question "À quoi tu penses ?"

Publié en 1998, réédité en 2008 et joliment adapté au Lucernaire en 2011, ce texte d'Hervé le Tellier représente un millier de "réponses possibles" à la question "À quoi tu penses ?". le registre parcouru va du simple, voire évident, à l'imaginativement torturé, en passant par l'absurde, le brillant, le méditatif, le pirouetteur, le sérieux, l'hypocrite, le sensible ou le cynique,... Régal sur scène, servi par une mise en scène inventive et deux acteurs inspirés, le recueil se lit aussi d'une traite...

Florilège subjectif :
"Je pense que j'ai oublié le raisonnement par lequel je me justifiais de ne pas donner la pièce aux mendiants."
"Je pense que c'est une chance pour le mythe de la France résistante que ni Pétain ni Laval n'aient eu l'idée de procéder à des référendums."
"Je pense que Hitler aura au moins servi à prouver qu'aimer les chiens ne prouve rien."
"Je pense que la logique de la foi religieuse, c'est la guerre."
"Je pense qu'il est difficile d'être fier du succès d'un livre, puisqu'il signifie qu'il plaît à tous ces gens qui n'achètent presque jamais de livres."
"Je pense que le tissu des uniformes est 70% pouvoir, 30% coton."
"Je pense que pas mal de ceux qui sont fiers de s'être faits tout seul auraient mieux fait de demander de l'aide."
"Je pense que lorsque je commence à trouver tristes, voire poignantes, des chansons stupides, c'est que je ne vais pas très bien."
"Je pense que même quand je me lève tôt, le monde ne m'appartient pas."
"Je pense que c'est dur de devenir quelqu'un sans devenir quelqu'un d'autre."
"Je pense qu'Hiroshima est ignoble, et pourtant bien moins que Nagasaki."
"Je pense que j'ai un ami qui a épousé sur le tard des idées de droite, mais que c'est un mariage d'argent."
"Je pense que le premier oiseau qui a quitté le sol pendant l'ère secondaire a dû vachement étonner ses copains."
‎"Je pense qu'on devient un salaud le jour où on se met à croire sincèrement que l'on mérite ce que l'on a."

Et l'envoi : "Je pense à toi et moi." Relancé par la formule finale "Et là, tout de suite, sans réfléchir ?" : "Je pense à moi. Et toi ?"
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