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Critique de Little_stranger


Je ne fais pas partie du lectorat d'Hervé le Tellier : je n'ai pas du tout accroché avec "L'anomalie", mais ce roman là m'a tout de suite titillé la pupille : la folie est un sujet de préoccupation constante.
Dés l'entrée dans le roman, on sent que ça va être compliqué : un superbe mais très confus arbre généalogique aux courbes dignes de l'art nouveau nous offre un panorama de la famille de l'auteur. Puis ensuite une scène où l'auteur enfant, attend le couple parental et en recevant un coup de fil tardif pour le rassurer (ils sont en route), réalise que leur absence au monde ne l'aurait pas dérangé plus que cela. Et le reste est à l'avenant : drôle, cynique, mordant. J'ai beaucoup ri avec ce texte et pourtant il y a peu de choses drôles, mais j'y ai trouvé un côté "rire plutôt que pleurer" qui m'a touché.
Fils de Serge et de Marcelline, Hervé naît alors que son père a déjà une maîtresse, Marinette. Chassé du foyer conjugal, Serge deviendra l'absent qui ne manque pas. Marinette fait une énorme dépression, est envoyée par ses parents en Angleterre et disparaît de la vie d'Hervé dès ses 10 mois (Hervé est élevé par sa grand-mère). Son père (beau-père) sera Guy le Tellier, aristocrate en fin de course, pris en mains par Marcelline et jamais lâché. Guy, le père affligé de toc, fan de cravates, obsessionnel compulsif, héritier d'une maison de campagne à Cuvilly, invendable et rempli d'objets et de meubles sans valeur. le couple Marcelline/Guy va fonctionner entre crises de hurlements de maman et terreurs de beau-papa. Hervé va prendre la tangente aussi vite que possible (merci Giscard d'Estaing et la majorité à 18 ans). Il va rencontrer Piette, une chouette fille à la chouette famille et la perdre dans de terribles circonstances.
Hervé va aussi devoir faire face, après la mort de son beau-père, à la démence de sa mère, et devenir aidant jusqu'au placement de sa mère, qu'il va réaliser aussi bien que possible pour qu'elle se sente à l'aise : sans succès. La furie maternelle est un animal qui ne connaît aucun répit.
L'auteur nous parle de ses lectures qui l'ont aidé à grandir, des films aussi : j'y ai retrouvé beaucoup de moi même. Il me semble aussi étonnant que cela puisse paraître que l'auteur s'est construit en prenant le contre-pied de sa famille biscornue. C'est peut être parfois ainsi qu'on s'élève au-dessus des tourments entre deux bouquins et des familles qu'on choisit et non qu'on subit.
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