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Critique de Erik35


OÙ L'ON ENTEND LA VOIX DES SIRÈNES...

Golias, tome 2 : La fleur du souvenir est donc -c'est marqué dessus, comme le Port-Salut - le second volet de cette tétralogie qui devait être réduite à une trilogie mais qui, fortunes et infortunes de l'édition obligent, redevint à nouveau une tétralogie. Et de faire ainsi les joueurs de bandonéon avec un scénariste, aussi doué fut-il, ça se sent.

Après un premier volet agréable mais sans bien convaincre, nous voici avec un second volet, agréable mais... sans bien convaincre.

Notre jeune héros grec Golias, accompagné de ses deux compagnons, le Mage Sarhon ainsi que le fier à bras fidèle mais plébéien Konios, se retrouvent dans le temple d'Artémis à Éphèse (une des sept merveilles du monde antique, dont il ne reste qu'une malheureuse colonne, et encore est-ce une reconstitution très postérieure), rencontrent la grande prêtresse, qui n'est autre, bien entendu, que la déesse soi-même et se voient expliquer comment trouver la fameuse fleur du souvenir qui permettra de sortir le papa de Golias, et roi à ses heures, du coma dans lequel son pendard de frère l'a plongé.

C'est au cours de cette halte en Asie mineure et grâce à la fausse prêtresse/vraie Artémis que nos joyeux compagnons vont retrouver la jeune soeur de l'héritier de l'île d'Ankinoë. Hélas, cette dernière a totalement perdu la mémoire (et presque la boule) après avoir été captive de la reine des Sirènes qui l'obligeait à jouer (divinement) de sa lyre pour attirer les marins sur les brisants, puis les dévorer. C'est fort dommage car, ne reconnaissant ni son frère, ni ses amis, elle ne pourra pas plus leur annoncer l'assassinat (par le feu, sympa le frangin) de leur Royal Paternel vers la fin de l'album précédent. Dans le même temps, l'histoire eut pris un sacré coup dans l'aile si la vérité avait éclaté dès ce premier tiers de l'histoire.

A propos d'ailes, apprécions, au passage, le travail de recherche des auteurs, les sirènes de la mythologie grecques étant des des chimères mi-femmes mi-oiseaux (jamais des femmes à corps de poisson comme chez les nordiques) ainsi que la belle reconstitution du temple d'Éphèse. Notons aussi que cela place le propos de cette série en plein référence homérique (L'Odyssée, bien entendu) mais aussi dans la lignée de la tradition des Argonautes. Il est vrai que nous avons là deux grands pros du genre et ce n'est certainement pas à propos de telles considérations que le résultat est contestable.

L'intrigue est tellement ténue - c'est plutôt là la déconvenue - que nous n'en dévoilerons rien de plus. Heureusement, si le scénario visiblement retravaillé (puis re-retravaillé) à son corps défendant par Serge le Tendre s'avère franchement léger, si l'on a toujours autant de mal à trouver ses personnages vraiment passionnants, en dehors d'une Aeréna assez bien croquée psychologiquement et qui s'avère devenir, au fil des pages, le personnage central involontaire de l'histoire, à défaut d'être le beau frangin, héros musclé et ardent, annoncé par le titre de ce mini-cycle, les trois autres personnages n'évoluant guère d'une page à l'autre, répétant peu ou prou toujours les mêmes erreurs ou agissant d'une manière équanime quelle que soient les obstacles.

On reconnaîtra aussi un clin d'oeil (d'une taille gigantesque) à la mythologie scandinave et à l'arbre Yggdrasil par le biais d'un certain "arbre de Cronos" que, malgré une petite recherche, il m'a été impossible de retrouver dans la mythologie grecque classique. Après avoir lu les excellentes (comme chaque fois) critiques d'Alfaric consacrées à cette même tétralogie, la référence nordique vous apparaîtra immédiatement plus compréhensible.

Qu'écrire de plus ? On ne s'ennuie pas tout à fait. On ne saute pas au plafond non plus. Et si l'on a décidé d'aller jusqu'au bout de l'histoire, c'est désormais sans attendre rien d'exceptionnel, à l'exception de plusieurs planches de Jérôme Lereculley qui est, nous ne nous lasserons pas de le répéter, un dessinateur vraiment très, très doué.

Ne boudons pas tout à fait notre plaisir !
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