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Critique de maxmoulin


Une grosse déception pour moi.
Je ne ferai pas mieux que d'autres critiques, je vous invite à lire celle du membre de la communauté Apophis, que je partage totalement.

Moi qui ai généralement du mal à m'arrêter, j'ai du me forcer mon finir le livre, essentiellement par obsession à vouloir finir les livres que je commence, mais je n'en ai retiré aucune saveur.

Abordons directement le point le plus important, source de la plus grande frustration ; le fait d'enfreindre délibérément les règles grammaticales d'accord entre les genres dès lors qu'on considère des individus.
Les mots se suivent et certains sont au masculin, d'autres au féminin, puis on revient sur le masculin. Les mots invariables sont féminisés. Des déterminants féminins sont suivis de noms masculins...
Le rationnel derrière ce choix est que dans la civilisation radchaaïs, le genre n'a pas d'importance, et l'usage du genre féminin prévaut.
Mais alors, pourquoi ne pas tout mettre au féminin ?
Pourquoi nous infliger un lecture qui sera immanquablement hachée, le regard bute sur les mots, le fil de la pensée est interrompu, on sort en permanence de l'imaginaire pour s'énerver sur les choix grammaticaux.

Il est certain que cette problématique prévaut pour la version française, étant donné que la langue anglaise est beaucoup moins sensible au genre, ce qui explique certainement que le livre soit bien plus agréable à lire.
Il est perturbant que le traducteur et la maison d'édition aient retenu cette construction de texte, tant cela handicape la lecture.

Alors quoi, essayons de trouver une raison positive pour ce choix.
-Cela a-t-il un sens pour le roman ? Après avoir fini ce tome 1, je n'y vois aucun intérêt. On peut très bien envisager l'absence de genre ou même l'usage systématique du féminin, sans pour autant faire systématiquement une obstruction aux règles grammaticales. Ce choix n'a aucun impact dans la narration.
On ne peut donc que porter l'hypothèse que ce choix profond relève plutôt d'une volonté en-dehors du livre, de vouloir faire réfléchir sur l'impact du genre. Bah... En ce qui me concerne, ça détruit le livre, clairement c'est la raison principale (mais pas la seule) pour laquelle je n'achèterai pas la suite.


Changeons de sujet.
Au bout de la moitié du livre environ, j'accepte de lâcher prise sur les règles d'accord des genres, mais cela se fait au prix d'une lecture plus superficielle, avec toujours une perte de fluidité.

Ce que j'aime dans un bon roman de SF c'est déjà le caractère scientifique et plausibles des éléments du texte.
Et là, plusieurs gros points noirs, sans entrer dans les détails ;
-la protagoniste principale est une IA vieille de plus de 1000 ans. Néanmoins, le personnage, dans ses actes et ses raisonnements, n'a absolument rien qui concorde avec un tel passé. Par exemple elle ne sait toujours pas distinguer le genre des individus (alors que les autres y arrivent) malgré son âge et le fait que jusqu'à 20 ans auparavant, elle connaissait toute la physiologie poussée des individus qu'elle surveillait. Ses choix sont basés sur les émotions, elle se lance dans des actions sans trop réfléchir à la suite...
Est-ce une volonté de voir une IA comme une intelligence humaine? Rien dans le texte ne permet de pousser la réflexion sur la différence entre intelligence humaine et artificielle. Finalement j'ai plutôt tendance à estimer que l'autrice donne un statut d'IA à un personnage mais sans aller plus loin. Cela donne à l'intrigue un caractère très superficiel.
-Régulièrement plusieurs éléments sont choquants, par exemple la protagoniste est sur une station spatiale (ou planète?), et en montant dans une navette spatiale, la gravité disparait subitement en franchissant le seuil... (ce n'est pas que la gravité a disparu sur la station, mais simplement que pour l'autrice, il est normal que la gravité disparaisse en franchissant un seuil). Encore une fois, rien ne cherche à donner une validité à ce fait, et il faut s'en remettre à une évaluation négative du roman sur la plausibilité scientifique des évènements.

Dernièrement, le roman peut être divisé en 2 parties.
Les 2/3 du début sont obscurs, on comprend mal où l'autrice veut en venir. le récit n'avance pas, les dialogues sont redondants et n'amènent pas grand chose (au mieux on dira qu'ils servent à approfondir les personnages).
Le 1/3 de la fin est beaucoup plus fluide, et pour le coup le récit avance. On a l'impression de le roman commence à ce moment.
Dans tout le récit, on regrette cependant le manque de repères. Repères temporels, repères spatiaux, descriptifs des endroits... toute cette structure de l'environnement est quasi inexistante, ce qui a tendance à nous perdre.
Le monde est très insuffisant. Des 2 espèces aliens évoquées, pour tout dire, l'une s'appelle les Rrrrrrrrrr (!!!), reflet que l'autrice préfère une écriture fantasque plutôt qu'un univers réaliste où on se rappelle que le langage est les mots ont une fonction de communication, une telle espèce aurait déjà été depuis longtemps renommée pour la rendre facilement prononçable dans des discussions...

En résumé c'est ma 2e grosse déception des prix Hugo, mais j'en retire un gros bénéfice ; celui d'avoir découvert le site Babelio et la qualité des avis postés, qui me réconforte dans le fait que les problèmes avec ce livre malgré tous ses prix littéraires n'est pas (uniquement) de mon fait.
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