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Critique de jainas


jainas
10 décembre 2015
Lu en VO.
Ancillary Justice a été une excellente surprise, à la fois en tant que science-fiction, avec beaucoup d'idées intelligentes et originales dans la construction de l'univers, mais aussi à la fois en tant que récit, qui nous fait nous attacher progressivement à la narratrice et aux personnages auxquels cette dernière tient.
Il est difficile de discuter le scénario sans en dire trop, car l'une des forces du roman est dans la révélation progressive du passé et l'établissement progressif de l'univers, des adjuvants et des opposants, des enjeux de la quête du personnage principal.
On y suit donc le trajet d'une intelligence artificielle, celle du vaisseau de transport de troupe de l'empire Radch, Justice of Toren. On comprend vite que dans cet univers, les AI peuvent se projeter simultanément dans de multiples corps "auxiliaires" comme dans autant de coquilles vides (d'origine humaine, généralement des prisonniers de guerre récupérés lors d'annexions), et que pour des raisons que la narration révèle progressivement, Justice of Toren a été détruite, ne survivant plus que dans un seul auxiliaire. Cette dernière, sous le faux nom de Breq, est en quête de vengeance, une vengeance qui pourrait bien avoir d'énormes répercutions.
En parallèle de cet arc narratif, on suit plus particulièrement One Esk, l'une des auxiliaires de Justice of Toren, au service d'une de ses lieutenants vingt ans auparavant, qui va être malgré elle entrainée dans un réseau d'intrigues potentiellement mortelles.
L'une des forces du roman est bien entendu le point de vue de One Esk/Breq/Justice of Toren : la multiplicité de ses points de vue, la teneur de ces derniers, par définition inhumains et mécaniques et pourtant possédant une personnalité propre, l'exploration de sa nature et de ses loyautés, qu'elle ne comprend elle-même pas toujours.
L'aspect de diversité des cultures extraterrestres et de leur altérité est aussi extrêmement bien rendue, épaulé notamment par un parti pris de l'auteur que je trouve brillant : la langue d'origine de Justice of Toren ne différencie pas les sexes, et tout le monde est de genre féminin par défaut quelque soit leur sexe biologique, ce qui insuffle un twist très intéressant à la narration et accessoirement pause de gros problèmes à Justice of Toren quand elle doit interagir avec des races ou des peuples qui eux ont une différenciation des sexes et risquent de se vexer si elle se trompe.
Le roman met un peu de temps à se lancer, mais est vite très prenant, et se fini en une traite, ne laissant que le choix de se précipiter sur le second tome.
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