Face à des situations qui nous dépassent, la raison s'éclipse parfois pour laisser place à l'affolement, aux rumeurs, aux fantasmes.
La nuance relève d'une pensée critique, d'une mise en action, d'un processus, d'une attitude qui n'est pas réservée à des figures d'autorité ou à des essayistes. Elle se traduit notamment par la réflexivité, c'est-à-dire le fait qu'elle pousse à s'interroger sur soi, sur la pensée elle-même.
L'information est mélangée à de la désinformation et la cohésion sociale semble parfois bien faible et précaire.
Notre vision du monde est partielle et partiale. Selon que le message est partagé par une vague connaissance ou par une personne en qui j'ai confiance, je ne vais pas réagir de la même manière.
En l'absence de repères narratifs communs et de distinction entre vrai et faux, les énoncés trouvent leur valeur dans le choc et le le buzz (c'est-à-dire le" bruit" que cela fait). L'espace public devient de plus en plus cacophonique et le cloisonnement des idées paraît s'y renforcer.
Nous nous réapproprions les discours médiatiques en fonction de nos propres prismes cognitifs, émotionnels et sociaux.
Ceux qui, bien qu'appartenant à un "camp", essaient de faire la part des choses sont accusés de favoriser le camp adverse.
Nous baignons dans une culture favorable à la joute verbale.