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Critique de deborahbabelio


Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce livre et j'ai été agréablement surprise. Déjà, par la plume de l'autrice (que je découvre), drôle et incisive qui m'a fait sourire à plusieurs reprises. Ensuite, par sa démarche de présenter ses recherches à travers le prisme d'un personnage fictif : une femme hétérosexuelle prénommée Gwendoline, dont nous suivons les (més)aventures financières. Cela m'a semblé original et pédagogique, car au lieu de nous présenter des concepts abstraits, Titiou Lecoq les applique directement à l'épreuve du quotidien. Gwendoline est un être humain, une "femme comme les autres", ça pourrait être nous.

Ce que j'ai apprécié aussi, c'est sa propre position dans cet ouvrage. Elle ne prétend pas être une grande manitou qui nous distribue des recettes magiques, les leçons de son immense savoir. Elle se place à nos côtés (un jour, elle fût aussi ignorante que nous), nous parle de ses erreurs qu'elle nous souhaite de ne pas reproduire. Il y a un côté humain très appréciable dans cette démarche.

Le côté historique, auquel je ne m'attendais pas du tout, m'a également beaucoup plu. Ainsi, j'ai appris que les femmes avaient été privées de nombre de leurs droits (dont celui de travailler) à la ratification du Code Civil par Napoléon, qu'elles n'ont eu le droit que de disposer de leur propre salaire en 1907 (auparavant reversé au mari), que les inégalités financières que nous rencontrons aujourd'hui trouvent leurs racines dans notre passé. J'ai aussi découvert les manquements de nos politiques publiques sur ces inégalités économiques et les combats à mener en priorité (la fin de la conjugalisation des impôts et la mise en avant du taux individualisé par exemple).

Dans les bémols qui ont fait baisser ma note cependant, deux éléments m'ont agacée : la partie sur le travail domestique d'abord, qui traite beaucoup de généralités sans apporter de chiffres pour les prouver (peut-être est-ce dans son précédent livre). Attention, je ne dis pas que ce sujet n'est pas réaliste et ne doit être pris en compte. Simplement que c'est difficile d'en parler avec des réfractaires du féminisme sans apporter de preuves concrètes pour les contredire. Face aux chiffres, personne n'a rien à redire et c'est plus difficile de fermer les yeux.

Deuxième élément qui m'a déçue : la présentation de l'homme dans l'ouvrage, dépeint globalement comme un ennemi à mon sens. J'imagine que la situation est exacerbée pour prouver ses dires mais une note en début d'ouvrage n'aurait pas été de trop 🙂

En résumé, une lecture enrichissante tant historiquement qu'économiquement à conseiller à tou.te.s pour s'informer, se poser les bonnes questions et (peut-être) y piocher de bonnes pratiques.
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