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Critique de Takalirsa


Après « Les grandes oubliées : pourquoi l'Histoire a effacé les femmes », encore un livre édifiant de Titiou Lecoq. Pour mieux nous faire comprendre les inégalités d'argent entre hommes et femmes, elle déroule la vie de Gwendoline, personnage fictif incarnant la Française lambda.
Dès l'adolescence, l'écart financier se creuse entre Gwendoline et son frère : des enquêtes ont prouvé que les garçons touchaient plus d'argent de poche que les filles. Dès lors, Gwendoline « ne peut pas obtenir ce qu'elle veut. Il y a un intermédiaire entre elle et la chose désirée et elle doit séduire cet intermédiaire. Elle dépend donc du bon vouloir d'une autre personne qu'elle-même ». Dépendance qui perdurera toute sa vie, comme la suite de la démonstration nous l'apprendra.

Ce qui m'a le plus choquée dans cette partie, c'est l'existence d'une « taxe rose » faisant que les produits pour femmes coûtent plus cher que ceux pour hommes : « Le produit de base, ce n'est jamais le rose. Parce que le rose est associé à la féminité, et que la féminité, c'est la différence. le bleu est plus neutre parce que le masculin, c'est la norme ». Produits d'hygiène, cosmétiques, vestimentaires : il existe tout un marché économique de la féminité !

Titiou Lecoq explique ensuite que « être en couple appauvrit les femmes et enrichit les hommes », essentiellement parce que les femmes gagnent moins mais participent néanmoins pour moitié aux dépenses, ou bien au contraire ne peuvent contribuer autant que leur compagnon aux crédits mais compensent en prenant en charge les dépenses du quotidien. Résultat : « L'argent des hommes sert souvent à constituer du patrimoine alors que celui des femmes est invisibilisé parce qu'il passe dans des dépenses du quotidien comme les courses ». L'homme complète le salaire de la femme pour les grosses dépenses communes, ce qui lui permet de garder le reste de ses revenus pour lui. Autrement dit, « les hommes gèrent la fortune et les femmes la pauvreté ».

N'oublions pas non plus « le coût nerveux, psychologique et physique » de la responsabilité de gérer le foyer au quotidien. Enfants, ménage : la femme est bien souvent celle qui passe à temps partiel pour économiser des frais de garde, module ses horaires pour être disponible, prend en charge les démarches administratives et entretient la maison. Un travail non reconnu et lourd en charge mentale.

Alors bien sûr tous les couples ne fonctionnent pas de cette façon et chacun·e relativisera le propos. L'intérêt de ce livre est qu'il aborde la question sous différents angles : sociologique, psychologique et historique, et qu'il fournit des pistes à celles qui souhaiteraient faire le point sur leur situation financière. Même s'il vaut mieux prendre des dispositions avant d'entamer une vie commune, il n'est jamais trop tard pour des initiatives qui feront honneur « aux femmes qui, avant nous, se sont battues pour obtenir des droits économiques » !
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