A un mort que je n'ai pas connu de son vivant.
[dédicace de l'auteur]
Tout passa devant ses yeux, le jet de la flamme, la fumée, et puis il aperçut la gueule déchiquetée, le socle détruit. Et les cadavres : trois canonniers, six élèves. Le premier de la classe était encore vivant. Il se roulait au sol, ruisselant de sang. Les bras repliés en arrière. Et les intestins dehors. Cette fois, il était le dernier. Les bombes arrivèrent avant qu’il ne meure.
- Je ne suis pas général !
- Avant, quand les généraux perdaient une bataille, ils se tuaient.
- Aujourd'hui, ils écrivent des livres !
- On devrait remettre ça en vigueur !
Il n'y avait plus de ciel.