Les recueils de nouvelles ont parfois cette fâcheuse tendance à vous échapper. Vous refermez le livre, le glissez dans votre bibliothèque et, quelques semaines plus tard, vous vous dites que vous avez oublié toutes ces bribes de destins, évoqués à mots plus ou moins couverts. Pourtant, je garde un souvenir très précis de la légende des anonymes et autres promenades de
Jérémie Leduc-Leblanc, lu il y a plus de deux ans. Au-delà des effluves plus ou moins délétères de deux ou trois personnages forts qui me reviennent encore (ah! cette Rose de Panamá!), ce qui me reste de ce premier recueil est plutôt question de ton, de rythme, de timbre, une façon presque nonchalante de se promener d'un registre à l'autre, de plonger à chaque fois dans le vif d'une émotion.
Quelques pages de
la désolation ont suffi pour que je retrouve cette voix unique que possède
Jérémie Leduc-Leblanc, même si les univers m'ont paru ici encore plus désespérés – le titre n'a certes pas été choisi au hasard –, plus irréversibles peut-être.
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