AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Renod


Quand? le samedi 3 janvier 2009, à 10h15. Où? Aire de repos du Souquet dans les Landes. Quoi? Cinq hommes cagoulés kidnappent le conducteur d'une Opel Corsa. Qui? Mystère, l'opération est secrète et le seul témoin présent s'est concentré sur la pointe de ses chaussures. Voilà les faits. Officiellement, il ne s'est rien passé. Mais trois semaines plus tard, une conférence de presse est organisée pour faire part de la disparition inquiétante de Jokin Sasco, un militant de l'ETA. Deux journalistes de Lurrama, un quotidien basque, décident d'enquêter sur ce sujet sensible. Iban Urtiz est un "erdaldun", un allogène, il est venu s'installer dans une région qui lui est étrangère et dont il ne parle pas la langue. Son collègue Marko Elizabe est au contraire un "euskaldun", il parle le basque et a des contacts au sein du mouvement indépendantiste. Leur enquête va les mener au coeur d'une «guerre sale» que l'on croyait terminée.

Du rythme, de la violence et une intrigue aboutie, "l'homme qui a vu l'homme" est un polar efficace et intense. C'est un concentré d'action et de suspense, ce qui offre au récit une tension permanente. Les morceaux des Guns N' Roses lancés à plein volume par Iban collent parfaitement à l'ambiance. le récit est au coeur de l'actualité, les principales informations de l'année 2009 sont retracées : tempête Klaus, scandale Kerviel et grippe H1N1. Inspiré d'un fait divers, ce roman politique révèle les opérations clandestines des services de renseignement de la police espagnole sur le territoire français avec l'accord tacite, voire l'assistance, des autorités locales. Si les GAL ont été officiellement cessé leurs activités, les mauvaises pratiques perdurent, avec notamment l'enlèvement d'activistes basques qui sont interrogés parfois sous la torture dans des lieux isolés.

Un polar actuel, efficace et politique qui nous dessillera les yeux sur une raison d'État qui, si elle apprécie la discrétion, ne s'embarrasse pas de la morale ou de la légalité.
Commenter  J’apprécie          340



Ont apprécié cette critique (32)voir plus




{* *}