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Critique de la_chevre_grise


Voici un roman riche à plusieurs points de vue. Commençons par le plus évident : ce roman est riche en émotions. D'abord l'histoire d'amour à trois, de cette femme déchirée entre un amour raison pour son mari, qu'elle aime profondément mais de façon raisonnée, et l'amour passion qu'elle éprouve pour le meilleur ami de celui-ci, un amour dévastateur. C'est cet amour qui va les pousser à se déchirer. Aucun ne veut faire souffrir les autres mais aucun ne peut renoncer à ses sentiments qui semblent plus forts que tout, les pousser toujours en avant, vers un assouvissement, et une fin qui ne peut être que tragique. Je pense à Cynthia qui comparait cette histoire avec celle du film Pearl Harbor. J'y ai pensé moi aussi. Mais ce roman est ô combien plus passionnant !
Ce roman est également riche des émotions de ces hommes dans les tranchées. Si nous ne suivons pas le quotidien des poilus, par l'intermédiaire de Clare, infirmière sur le front, le lecteur voit les horreurs de la guerre, le massacre, la boucherie, les blessés qui affluent toujours plus nombreux, toujours plus atrocement mutilés, les jeunes, presque des enfants, les hommes plus aguerris mais qui pleurent pareillement. Ça commence avec la description des masques prévus pour les gueules cassées, afin qu'ils réintègrent la société le plus aisément possible. On se dit que ce travail de modelage du visage est fait à la fois pour que l'homme mutilé se supporte dans la glace et dans le regard des autres, mais également pour ces autres, ces civils, qui ne supporteront pas de le voir.
Ça continue avec la description de Franck, jeune homme d'à peine 15 ans, qui a menti pour pouvoir s'enrôler, et qui rapidement est mutilé abominablement, dans sa virilité même. Et lorsque Clare va sur le front directement pour chercher les blessés, on découvre les conditions terribles de survie de ces hommes.
Ted, son mari, ne prend quasiment pas la parole. Pourtant, c'est lui le plus directement en danger : il est au front, blessé, puis y retourne. Il alterne désespoir personnel, désespoir pour les hommes dont il a la responsabilité, désespoir pour le monde qui l'entoure. Il s'accroche à sa femme qui sait, puisqu'elle voit les horreurs de la guerre.
Quant à Alex, nous suivons ses traces de journaliste de guerre pendant 14-18, la censure dirigée par l'état-major, les guerres de pouvoir que se livrent les généraux, bien au chaud dans leurs bureaux, pendant que leurs hommes se font massacrer suite à leurs décisions. J'avoue que c'est cette partie, que je ne connaissais pas du tout, qui m'a le plus intéressée. Tout le reste était très bien écrit, Carol Ann Lee manipulant avec art les flashbacks et les changements de voix. Mais c'est ce volet que je ne connaissais pas qui m'a fait le plus apprécié ce roman. Un vrai travail de recherches a été effectué.

Pour le reste, la petite histoire se mêle à la grande Histoire pour faire un roman passionnant.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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