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Critique de juliette2a


Pachinko est un véritable phénomène littéraire depuis sa sortie en 2017 : cette incroyable saga familiale a effectivement tous les ingrédients pour se hisser parmi les meilleurs romans asiatiques de ces dernières années !

Pachinko retrace le destin d'une famille d'origine coréenne, de génération en génération, sur près d'un siècle, de 1910 à la fin des années 80. Tout commence par la rencontre, près de Busan, de la jeune Sunja (fille du très estimé Hoonie) et de Hansu, un homme d'affaires coréen résidant au Japon. Séduite par le charme et les manières d'Hansu, Sunja se retrouve enceinte sans être mariée. Pour offrir à son futur enfant un nom, un père et un avenir sans honte, Sunja choisit d'épouser Isak Baek, un pasteur coréen et le couple quitte la Corée pour le Japon où un travail attend Isak. C'est le début d'une longue histoire de déracinement, de travail, de discrimination, de sacrifices, mais aussi d'enrichissement qui emportera le lecteur aux côtés de cette famille et des nombreux membres la constituant.

Si les personnages de ce récit présentent des destinées uniques et ont des caractères différents, ils sont tous unis par une même identité, un même lien, un même « fardeau » : être Coréen au Japon, au XXème siècle. La grande force de ce roman est de nous faire découvrir, à travers les yeux de ses protagonistes, les difficultés rencontrées hier et aujourd'hui par les Coréens contraints à l'exil, jamais intégrés dans la société japonaise malgré leurs multiples talents, potentiels et qualités… Ce discours universel et intemporel (puisqu'il peut s'appliquer à tous, partout dans le monde, toutes époques confondues) m'a profondément émue.

Par le biais d'un travail de recherches extrêmement complet et minutieux, associé à une plume plaisante et raffinée, Min Jin Lee dévoile une intrigue passionnante, où chaque destinée rencontre l'Histoire, de l'invasion japonaise de la Corée à la Seconde Guerre Mondiale, puis à l'occidentalisation de l'Asie et à son ouverture sur le monde. Si j'ai ressenti une affection particulière pour les premiers personnages présentés, à commencer par Sunja, le « pilier » du roman, Isak, Kyunghee, Hansu, Hoonie, je me suis néanmoins attachée à chaque génération des « Baek », suivant avec un intérêt toujours marqué les relations nouées au fil du temps, les séparations, disparitions et autres évènements forts du roman, refermant le livre avec un pincement au coeur et une certaine nostalgie, mais pleine d'admiration pour ces personnages qui me marqueront longtemps.

Roman-fleuve de plus de 600 pages, Pachinko est une oeuvre qui se dévore du début à la fin, un témoignage fascinant (et ô combien nécessaire) des conditions de vie d'un peuple sur près d'un siècle, une toile foisonnante délivrant le destin de ces hommes et femmes constituant une famille et nous rappelle combien notre passé laisse une trace -même invisible- dans nos vies présentes et futures.

A lire !
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