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EAN : 9791033908951
768 pages
Harper Collins (12/01/2022)
4.23/5   1000 notes
Résumé :
L’histoire nous a failli, mais qu’importe.

Début des années 1930.

Dans un petit village coréen, la jeune Sunja se laisse séduire par les belles paroles et tendres attentions d’un riche étranger. Lorsqu’elle découvre qu’elle est enceinte et que son amant est déjà marié, elle est confrontée à un choix : devenir, comme tant d’autres jeunes femmes dans sa situation, une seconde épouse, une « épouse coréenne » ou couvrir sa famille de déshon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (266) Voir plus Ajouter une critique
4,23

sur 1000 notes
Beaucoup décrive Pachinko comme une sublime fresque coréenne. C'était ma foi, assez bien parti pour que je rejoigne ces avis enjoués. Un style des plus agréables et surtout très fluide.

Dans les années trente, Yangjin et sa fille Sunja s'occupent seules d'un pensionnaire pour les travailleurs d'un petit recoin coréen. Leur vie va être chamboulée par l'arrivée d'Isak puis de Hansu qui vivra une idylle avec la jeune Sunja.

On apprend avec réserve les difficultés coréennes liées à la colonisation japonaise des années 30. Combien le peuple coréen a souffert sur des décennies de l'emprise japonaise.

Là où le bas blesse selon moi c'est que ces 700 pages sont pour moi tout en surface et superficialité.

Trois livres découpent ce roman où chaque livre s'attelle à dresser le portrait de chaque génération. Les mères (I). Les fils (II). le petit fils (III). le livre premier est pour moi le meilleur car on rentre très vite et très bien dans le quotidien de ces jeunes femmes. On les suit même avec entrain dans leurs efforts pour survivre malgré les tensions politiques et économiques. Je m'étais imaginée suivre ces femmes par la suite. Frustration quand les autres livres adviennent et que les précédents protagonistes sont quasiment occultés. Très peu de corrélations entre les personnages. C'est du « au suivant ! ». Grosse déception donc. Seconde déception sur l'absence d'ancrage émotionnel et temporel. Tout défile très vite ici sans que personne ne semble ni souffrir ni ressentir grand chose. Plus on avance, plus j'ai l'impression que ce pavé est un fourre tout avec un manque évident d'ancrage à tous niveaux et un basculement surréaliste livre III dans un livre érotique avec une revisite en long et large du kamasutra.

Pourtant, le plaisir lecture était là. du moins au début (I). En perdition au milieu (II). Plus du tout au final (III).

En conclusion, une lecture donc mitigée avec de bons moments et d'autres plus anodins. Un roman qui aurait mérité des personnages plus travaillés faisant sens entre eux. Et avec un fond historique beaucoup plus évident et percutant. Tout dans ce livre reste trop en surface malheureusement et beaucoup trop standard et américanisé avec une ambiance asiatique quasi inexistante.
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La colonisation de la Corée par le Japon a commencé en 1905 par l'établissement d'un protectorat, suivi par un traité d'annexion en août 1910. Date à laquelle l'Empire du Japon y a commencé une domination souvent qualifiée d'impitoyable — la Corée servant de réservoir aux Japonais, qui y puisaient matières premières, denrées agricoles, et, durant la Seconde Guerre mondiale, de la main-d'oeuvre bon marché pour leurs usines.

Pour ces raisons de nombreux Coréens, de force ou volontairement (parce qu'ils n'avaient plus de quoi vivre), sont arrivés au Japon, où leur situation ne fut guère enviable. Ils ont peiné à se loger, à trouver un travail décent et subi des discriminations raciales. Quelques-uns pourtant ont réussi à vivre mieux que les autres. Ils travaillaient dans les pachinko, salles de jeux dont la mauvaise réputation était liée aux yakuzas.

À travers le destin de quatre générations (de 1930 à 1989) d'une famille de Coréens émigrés au Japon, c'est l'histoire de ces Zainichi, littéralement « étrangers résidant au Japon », qui pour certains sont devenus des citoyens japonais mais ont continué à cacher leurs origines pour éviter la discrimination, que raconte avec empathie et des recherches historiques solides sur les yakuzas, l'histoire coloniale de la chrétienté, l'immigration, et bien sûr l'industrie du pachinko, l'américaine d'origine coréenne Min Jin Lee.
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1930. Corée.
Sunja a dix-sept ans lorsqu'elle tombe amoureuse de Hansu, un riche étranger. Il a vingt ans de plus. le jour où elle lui annonce sa grossesse, il lui révèle qu'il est marié et a trois enfants. Sa famille vit au Japon. Il ne peut donc pas l'épouser mais propose de subvenir à ses besoins en Corée.
Sunja ne peut concevoir cette idée. Pour ne pas déshonorer sa famille, elle accepte d'épouser Isak, un pasteur chrétien, coréen, en partance pour Osaka. Cet homme s'engage à reconnaître et à élever l'enfant avec elle. Gravement malade, il sait qu'il ne pourra de toute façon jamais être père. Les noces avec Sunja lui offre ainsi l'occasion de profiter d'une vie familiale qu'il n'espérait plus.

Le départ au Japon est douloureux et difficile. Sunja doit quitter sa mère et sait qu'elle ne la reverra certainement plus.

L'avenir de la jeune femme commence avec ce voyage vers l'inconnu, un nouveau pays qu'elle ne connaît pas et dont elle ne parle pas la langue. C'est l'histoire de son exil.

"Pachinko" est une saga familiale qui s'étend sur quatre générations. On y suit l'histoire de Yangji, la mère de Sunja, puis celle de Sunja et d'Isak, celle de leurs enfants et de leurs petits-enfants.

A travers tous ces personnages, Min Jin Lee raconte l'histoire de la Corée et celle du Japon. L'auteure balaie tous les grands évènements qui se sont produits en Asie et dans le monde depuis les années 1910. A cette date, la Corée est une péninsule se trouvant sous l'emprise du Japon. La péninsule est montagneuse et entourée de mer. On y trouve plusieurs îles. La pauvreté sévit. On survit et on se nourrit de ses propres cultures. On assiste à la Guerre Mondiale en 1939, lorsque le Japon s'associe à l'Allemagne, convaincue qu'elle sortira victorieuse du conflit. Mais c'est tout l'inverse. le pays avec ses idées expansionnistes a tout perdu. C'est une défaite. Les conséquences se ressentiront sur plusieurs décennies. de son côté, la Corée est divisée en deux zones d'occupation, l'une au nord et l'autre au sud. S'ensuit une fervente opposition qui mène à la guerre de Corée durant trois années et aboutit à la création de deux pays. Les coréens exilés ne pourront plus y retourner, risquant de se faire tuer par le nouveau régime.

C'est dans ce contexte qu'évoluent Yangji puis Sunja. Lorsque cette dernière arrive au Japon, elle est confrontée à la dure réalité de l'immigration des coréens et aux rapports conflictuels avec les japonais qui ne leur reconnaissent aucun droit. Maltraitance, vol, violence, injustice sont monnaies courantes. Se créent alors de nouveaux quartiers. Au fil des ans, les yakusas prennent la direction de ces lieux sensibles et dangereux. Ils y créent des établissements de jeux et de plaisir dont les "pachinkos".

Les pachinkos sont des jeux d'argent situés dans de grands établissements dirigés par la mafia et où il n'est jamais très bon de s'y trouvé. Pourtant, pour beaucoup de coréens, ce sera le seul moyen de sortir de la pauvreté et de gagner de l'argent.

Ce livre est une belle brique qui peut faire peur mais finalement il se lit tout seul. C'est très bien écrit. le côté historique est vraiment fascinant. Je connaissais très peu de choses sur la Corée avant de démarrer cette lecture.

J'ai aussi beaucoup aimé l'ensemble des personnages, tous aussi sensibles et meurtris par la vie. "Pachinko" est une histoire de femmes, d'exil, de sacrifices et surtout de résilience. Je recommande ce roman à 100 %. Il est extrêmement riche et poignant.


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Dans les années 1930, dans le petit village de Yeongdo, près de Busan, la jeune Sunja, séduite par Hansu, tombe enceinte et, pour laver le déshonneur sur sa famille, accepte d'épouser Isak Baek, un pasteur chrétien qui élève l'enfant - Noa - comme son fils. le couple s'installe à Osaka chez Yozeb, le frère d'Izak et accueille quelques années plus tard, un deuxième fils Mozasu. Devenue veuve, Sunja doit multiplier les petits travaux pour survivre et subvenir aux besoins et à l'éducation de ses fils, l'ainé réussissant des études brillantes, le cadet, plus sociable et commerçant, se dirigeant dans la gestion d'un pachinko. Les destins des membres de la famille vont étroitement évoluer en fonction de la situation politique du Japon et de la Corée.

Une grosse déception après la lecture de Pachinko, un roman dont le sujet semblait séduisant mais dont le traitement s'est vite révélé ennuyeux...
Cette saga coréenne, qui se déroule sur plus cinquante ans, est intéressante sur le plan historique, elle aborde l'exil des Coréens au Japon, quand la Corée est sous domination japonaise, mais ces exilés ne sont jamais intégrés par le Japon, et ne peuvent plus retourner en Corée, en guerre dans les années cinquante. le problème est que la petite histoire dans la grande Histoire est mal écrite ou mal traduite, - des phrases en japonais ne sont pas traduites -, une narration qui passe de la naïveté à la trivialité, la mort d'un des personnages principaux - Noa - scellée en une seule phrase, sans aucun développement, d'autres personnages sans intérêt étant développés dans des pages et des pages. Je n'ai jamais réussi à me projeter dans le destin ou le caractère des personnages et les longueurs et redites dans le récit ralentissaient tellement le rythme de la narration, que j'en ai terminé la lecture en diagonale, pour en finir avec ce roman.
Pachinko partait d'une bonne intention et d'une bonne idée, mais le roman se perd dans des digressions sans intérêt, avec des personnages qui perdent de leur force au fur et à mesure des développements qui deviennent confus.
Une déception.
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Le titre du roman est emprunté à ce jeu très populaire au Japon, sorte de flipper auquel on joue avec des billes d'acier. C'est un jeu de hasard avec ses incertitudes, comme la vie de ces milliers de coréens émigrés économiques au Japon, pays colonisateur qui a confisqué leurs terres.
Le roman débute donc en 1910 quand le Japon annexe la Corée. Sunja est la fille unique d'un couple qui tient une modeste pension. A la mort de son père, elle poursuivra la tâche avec sa mère.
Enceinte d'un homme riche et marié, Sunja n'a d'autre alternative que d'épouser Isak, un pasteur chrétien prêt à donner son nom à l'enfant à naitre.
Sunja va suivre son mari au Japon où les attendent son frère Yoseb et son épouse. La vie est difficile pour les coréens dont le pays est colonisé par le Japon. Émigrés économiques, ils ne trouvent que des emplois précaires et sous-payés, et logent dans des quartiers insalubres. Ils sont des zainichi, c'est-à-dire des résidents du Japon sans en avoir la citoyenneté et ils doivent affronter le racisme, l'humiliation et le mépris des habitants légitimes. C'est dans ce climat d'incertitude, de pauvreté et de peur que Sunja et Isak vont élever leurs deux garçons.
Roman dense et divisé en trois parties et qui va nous mener jusqu'en 1989 en suivant le destin de plusieurs personnages de cette famille coréenne. Chaque génération devra affronter des difficultés et le racisme des japonais, même lorsqu'ils accèdent aux études supérieures. Un homme influent et riche, lié à la famille, va les aider mais il sera rejeté par les siens à cause de son activité liée à la corruption puisqu'il est Yakusa.
Après l'histoire de la mère, c'est à celle des deux fils que la romancière s'attache plus particulièrement pour terminer par celle de Solomon, petit-fils de Sunja et élève brillant promis à un grand avenir. A travers lui, on découvre la diaspora coréenne aux États-Unis et la confrontation d'une même culture divisée et vécue aux antipodes. En 1952, Solomon vivra l'humiliation des Coréens Zainichi déchus de la citoyenneté japonaise alors qu'il est la troisième génération à vivre dans ce pays.
Dans un style fluide et alerte grâce, notamment, à de nombreux dialogues, Min Jin Lee nous livre une grande saga familiale et historique dans une période troublée.
J'ai apprécié la découverte de cette période historique en Corée et au Japon que je ne connaissais pas. Mais je regrette toutefois que l'autrice ne creuse pas assez l'aspect historique et ses répercussions. La période de la guerre est peu évoquée par les protagonistes, alors qu'ils en supportent les conséquences désastreuses de plein fouet. Autant j'ai été tout de suite passionnée par l'histoire de Sunja, autant les péripéties de ses enfants et de leurs proches m'ont moins intéressée. Bien que palpitant, j'ai trouvé ce roman de qualité inégale.
Je remercie les éditions Harper Collins et Lecteurs.com pour la lecture de ce roman.



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critiques presse (1)
OuestFrance
03 mai 2021
Roman attachant que « Pachinko » écrit par Min Jin Lee. Sous sa plume, nous suivons l’histoire de Sunja, des années 1930 à 1989, en Corée, pays livré à la guerre contre le Japon puis subissant une scission politique.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
Petit, il avait vécu la vie d’un invalide privilégié. Les précepteurs et le personnel de maison lui tenaient compagnie. Quand dehors il faisait beau, mais qu’Isak était trop faible pour marcher, les domestiques ou ses frères le portaient sur leur dos.
Si le médecin prescrivait de l’air frais, le jardinier rachitique le transportait dans la hotte de son « jige » pour aller dans le verger, où il laissait l’enfant attraper les pommes sur les braches les plus basses.
Isak pouvait presque sentir le parfum des pommes rouges, le poids des fruits dans ses mains, et le goût sucré de la première bouchée dont le jus dégoulinait sur son poignet.
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Noa Baek n'avait rien des garçons de huit ans de son quartier.
Tous les matins, avant d'aller à l'école, il se frottait le visage jusqu'à en avoir les joues roses, déposait trois petites gouttes d'huile sur ses cheveux noirs, et les peignait en arrière comme le lui avait appris sa mère.
Après un petit déjeuner de gruau d'orge et de soupe miso, il se rinçait la bouche et inspectait ses dents blanches dans le petit miroir de poche rond près de l'évier.
Même épuisée, sa mère s'assurait toujours la veille que les chemises de Noa étaient repassées.
Dans ses vêtements propres et frais, Noa avait l'air d'un écolier japonais de classe moyenne, issu d'un quartier fortuné de la ville, et ne ressemblait en rien aux gamins crasseux du ghetto qui jouaient de l'autre côté de la porte
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[…] aux yeux de tous les Coréens de sa connaissance, la guerre du Japon qui s’étendait en Asie semblait absurde. La Chine n’était pas la Corée ; la Chine n’était pas Taïwan ; la Chine pouvait perdre un million d’habitants et continuer à tourner. Des petites villes pouvaient tomber, mais c’était une nation immensément vaste ; elle souffrirait des pertes et s’en relèverait. Les Coréens souhaitaient-ils la victoire du Japon ? Certainement pas. Mais qu’adviendrait-il si les ennemis du Japon l’emportaient ? Les Coréens parviendraient-ils à tirer leur épingle du jeu ? Vraisemblablement pas. Il fallait sauver sa peau – c’était l’intime conviction des Coréens. 
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Le parfum puissant des algues, l’écume épaisse des vagues le long de la plage rocheuse, et le désert du paysage bleu et gris, à l’exception des oiseaux blancs qui volaient en cercle au-dessus d’eux - ces sensations étaient presque insoutenables après être resté enfermé dans la minuscule réserve pendant si longtemps.
Le soleil matinal réchauffait la tête nue d’Isak. Il n’avait jamais été ivre, mais il imaginait que c’était ce que devaient ressentir les fermiers en dansant pour le « Chuseok » après le godet de trop.
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- ...Vous devez demander pardon au Seigneur, mon enfant, et lui demander la foi et le courage dans votre nouveau foyer au Japon. Soyez parfaite, ma fille. Chaque Coréen se doit d'avoir un comportement irréprochable là-bas. Ils ont déjà si peu d'estime pour nous. Vous ne pouvez pas leur donner de raison de nous dénigrer plus encore. Il suffit d'un mauvais Coréen pour ruiner la réputation de mille autres. De même, un mauvais chrétien fait du tort aux dizaines de milliers de chrétiens par le monde, surtout dans cette nation non croyante. Comprenez-vous ce que j'essaie de dire ?
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Vidéo de Min Jin Lee
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