Je tiens à remercier Babelio et la maison d'édition Auzou pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique jeunesse et jeune adulte. Je n'ai malheureusement pas eu le coup de coeur partagé par de nombreux lecteurs, il m'a manqué ce petit quelque chose. Pour autant, j'ai passé un excellent moment !
Je ne savais pas à quoi m'attendre en commençant ma lecture, j'ai toujours une appréhension lorsque je me lance dans un roman jeunesse, puisqu'à l'origine, je ne suis pas le public cible. Mais j'aime me laisser tenter, certains jeunesses ont le don d'éveiller l'enfant qui sommeille en moi. Au final, c'est un peu l'effet que m'a procuré ce roman, j'ai directement été happée par son univers, à la fois original et enchanteur mais non dénué de cruauté. L'auteur en profite pour faire passer des messages qui s'imbriquent naturellement au récit. Les passages au sujet du deuil et de la lecture m'ont vraiment touchée, j'en ai conservé plusieurs que je ne manquerai pas de relire. Mais l'écriture de l'auteur m'a plu aussi dans sa manière de narrer, il ne tergiverse pas, je n'ai ressenti aucune longueur, les descriptions étaient bien dosées, c'était juste ce qu'il faut pour être immersif. le rythme est entrainant, dès la première page, il a su éveiller ma curiosité autour de cette faille et de l'étrange monde qu'est Dedaleum. le système de magie m'a beaucoup plu, que ça soit avec les Ecko ou encore le fait que chaque individu soit piégé dans sa rue sous peine de ne plus jamais retrouver son chemin. Tout comme j'ai apprécié la part sombre de ce monde avec les pratiques cruelles infligées aux personnes les plus pauvres et/ou vulnérables. C'était divertissant, je n'ai pas vu les pages défiler tant j'étais prise par le récit et son intrigue.
Concernant les personnages, j'ai bien aimé Ben, il a une personnalité atypique pour son âge, et ne joue pas les héros. Il est d'un réalisme indiscutable et c'est ce qui a facilité mon attachement. J'ai eu un peu plus de mal avec Elizabella, mais au fil de ma lecture, j'ai fini par la comprendre et elle m'a beaucoup touchée. J'ai trouvé le duo Ben/Elizabella intéressant, mais j'ai surtout adoré Ariane, cette petite corde tout bonnement adorable, il fallait trouver une telle idée ! Je ne peux que féliciter l'auteur devant tant d'imagination. Sans oublier l'Ecko de Ben, Nuisance, qui apporte un véritable dynamisme à l'histoire. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, difficile de ne pas apprécier Hansel, ce père dévoué. Il est vrai que les antagonistes sont assez classiques pour le genre, et que certaines révélations ne m'ont pas surprise (en tant qu'adulte, on peut discerner des indices) mais ça fonctionne bien, et ça ne gâche en rien le plaisir de la lecture. Par ailleurs, un élément du dénouement a réussi à me surprendre, impossible d'oublier une fin comme celle-ci. Je n'en dirais pas plus mais j'ai été séduite par la richesse du worldbuilding et le panel de personnages proposé.
La seule chose qui peut sûrement expliquer le fait que je sois passée à côté du coup de coeur, c'est que l'intrigue soit focalisée sur la recherche d'artéfact. Ce n'est pas ce que je préfère lire, les quêtes ont vite fait de me lasser. Mais ça, c'est une histoire de goût, rien à voir avec la qualité du roman.
En tout cas, je comprends pourquoi ce roman est tant plébiscité, il se démarque par son originalité, chose qui n'est pas toujours aisée dans ce genre où l'on est vite comparé aux grands noms. Ici,
Jordan Lees a clairement trouvé sa patte, son univers est doté d'une richesse indéniable, et il offre une perspective prometteuse pour la suite, que je lirais avec plaisir. J'espère que ce livre rejoindra les bibliothèques des plus jeunes, et des adultes qui ont gardé leur âme d'enfant. Encore merci à Babelio et à la maison d'édition Auzou pour cette belle découverte.