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Critique de BurjBabil


Je suis Normand. de Seine-maritime mais Normand. Flamanville, c'est pour moi un nom, pas plus. Je suis scientifique. Flamenville pour moi c'est une centrale nucléaire, pas plus. Aucune image, aucun souvenir de son implantation, rien dans son histoire qui rejoigne mon histoire. Alors ce bouquin, j'ai hésité... Un journaliste en plus... Pas trop affinités...
Aucun regret.
Je ne sais pas dans quelle mesure ses personnages s'inspirent de la réalité mais il a réussi à me transporter dans le temps : celui des années soixante-dix et dans l'espace : celui des mines qu'on ferme, de la ruralité des déclassés subissant la "crise", les mines qui ferment...
Il n'y avait pourtant pas d'enjeu, de suspense puisque je savais bien qu'elle se construirait, cette centrale. la preuve, aujourd'hui on attaque la troisième tranche, l'EPR qui va nous sauver de la dépendance au pétrole...
Ou pas... Nous condamner à autre chose...
L'écho que nous renvoie ce livre est remarquable. Toutes les questions qui se posent à nous dans nos choix étaient déjà sur la table il y a cinquante ans. Apparemment, nos prédécesseurs avaient fait les bons choix puisque nous en remettons une couche...
Ou pas...
"Errare humanum est, perseverare diabolicum" comme disait l'un de mes profs, phrase que pourraient utiliser les Legendre du roman...
Le débat continue, décennies après décennies, dans les mêmes termes, et certains semblent sûrs de détenir la vérité. Mais avons nous vraiment le choix?
Un roman vivifiant comme l'air Normand (que seul l'air Breton concurrence) qui nous rappelle que nos interrogations persistent, que les décisions sont toujours prises de manière exogène par des gens très compétents qui ne subiront aucun contrecoup si ces choix sont mauvais.
Et qu'il y a toujours des gens admirables qui luttent par conviction, pensant qu'un autre monde est possible. Même s'il n'a aucune chance d'advenir puisque nous sommes des êtres humains, simplement des êtres humains.
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