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Critique de monocle


LA BELLE DE JOZA de Kveta Legatova "Editions noir sur blanc 2008 - traduction du tchèque sous le titre "Jozova Hanule 2007" 142,- pages

En Tchécoslovaquie occupée durant la seconde guerre mondiale, la population était très tiède face aux nazis. La Gestapo était particulièrement aux abois.
Le mouvement Sokol (Faucon), organisation sportive fondée en 1862, avait à Prague un rassemblement annuel qui se tenait dans le stade de Strahov depuis 1929. le « dernier » défilé est resté dans les mémoires comme une manifestation de refus d'allégeance à l'Allemagne nazie : les participants tournaient le visage dans la direction opposée à celle de la tribune présidentielle. le mouvement, dissous, passa ensuite dans la clandestinité et participa à la résistance.
Eriska, notre narratrice, jeune femme médecin dans un hôpital sert d'agent de liaison avec la résistance.
On craint qu'elle ne soit dénoncée aussi on l'exfiltrera avec un de ses patients, Joseph Benda (dit Joza). Ce dernier est natif des montagnes moldaves, une région impénétrable ou presque.
Joza est défiguré et on le considère comme un peu attardé. Il est cependant doté d'une force extraordinaire. Cependant pour pouvoir être acceptée dans cette région reculée de tout où elle trouvera asile, Eriska devra épouser Joza.
C'est à partir de là que toute la beauté du roman s'exprime. La description de ce petit monde hors du temps, avec ses codes tacites.
D'abord le village qui était formé de quelques clans qui se suffisaient à eux-mêmes. La seule personne qui n'appartenait à aucun d'eux, et en même temps à tous, était Lucka Vojničová, la guérisseuse, celle qui voyait dans les âmes.
Dans ces chaumières de montagne où les gendarmes ne s'aventuraient pas à moins d'être deux, et encore soupiraient-ils de soulagement s'ils ne s'étaient pas pris un eustache entre les côtes, Lucka entrait sans craintes et, bien entendu, sans invitation.
les relations entre Eriska et Joza sont empreintes de tendresse et d'affection. Bien que le mariage ne soit jamais consommé au terme technique, l'amour entre ces deux là est bien réel.

Tout a une fin... les romans aussi et la guerre prendra fin. Erika quittera ce coin de paradis. Elle prononcera cette phrase : "je suis comme un soldat au rythme du tambour. Mon âme m'a abandonnée. Elle erre sur des versants montagneux et monte la garde auprès d'inutiles tombeaux."

Je dois avouer avoir du mal à entrer dans ce livre mais une fois les lieux et les personnages localisés tout devint facile et doux comme un caresse. le style, sans être somptueux est juste et parfaitement traduit.
Il n'y a pas d'âge pour écrire, l'auteure, Kveta Legatova, avait plus de 80 ans quand elle écrivit ce magnifique roman.
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