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Critique de LaFeePetee


C'est l'été et cette saison est souvent synonyme de fare niente.
Et fare niente est souvent synonyme d'apéro. En terrasse, au jardin, au bord de l'eau, dans un festival, sur une barque ou au sommet d'une montagne, qu'importe : on trouve toujours une occasion de se concocter une petite parenthèse rafraîchissante. Pour qu'un apéro soit réussi il suffit d'un seul ingrédient : des amis. Tout le reste n'est que garniture !
Pourtant, je me retrouve régulièrement, avec mes amis, a dissoner en ce qui concerne les garnitures. Parce que depuis quelques années, une mode perdure : celle du Mojito. Sorte de boisson sacrée, on nous le propose à toutes les terrasses, du plus petit camping au grand restaurant, dans toutes les variations possibles, puriste du rhum ou potions expérimentales. Mais voilà, je n'aime pas le Mojito ! Si mon palais peut bien reconnaître quelques qualités gustatives aux différents Rhum, je ne comprends pas cet engouement pour une boisson noyée de flotte, de glace qui percent votre émail et de cet arrière-goût mentholé qui surplombe absolument tout. Moi j'aime le vin, qu'importe sa couleur et son origine, je l'aime avec passion ! Et si je dois me pencher sur des boissons plus fortes, c'est pour la Vodka que mon coeur balance ! Oui m'sieur dame, et quand je parle de Vodka, je n'entre même pas en matière en ce qui concerne ces infâmes liquides colorés et aromatisé aux chimiques! Non, de la vraie vodka agricole à base de patate ou de céréales.
Cette longue introduction à deux buts ; celui de vous donner soif et de vous parler d'un livre ! Parce qu'aux dernières nouvelles je suis blogueuse littéraire et non pas promotrice d'apéro.
Ce livre donc, c'est celui de Nicolas Legendre, Les routes de la Vodka aux éditions Arthaud.
On navigue entre récit de voyage et essai historique, et moi, L Histoire racontée comme ça, j'aime beaucoup !
Ce n'est pas la première fois que Nicolas Legendre se rend en ex-URSS et lors de ses précédents voyages, la vodka était déjà omniprésente. Parce que là-bas, quand on rencontre quelqu'un, qu'on partage un moment de vie, qu'on le reçoit, on sort de la vodka. C'est ainsi. Que ce soit dans des banlieues miteuses ou le fond de la campagne d'Arménie, la vodka est d'avantage qu'une boisson, c'est un moyen de fraterniser, un symbole culturel. C'est également un élément commun à ces pays qui ont fait partie d'un même empire mais qui sont très différents à de nombreux points de vue.
Utiliser la vodka comme prétexte narratif permet non seulement de rencontrer les gens du cru, de parler librement et du coup, de raconter toute l'histoire de l'ex-URSS.
En parlant de vodka, on parle de littérature russe, de politique, d'argent, de géopolitique. C'est aussi l'amour, la fraternité, les bastons à la sortie des bars, l'alcoolisme : le miroir d'une société.
A travers toutes ces anecdotes, on rencontre des Gens. On fait connaissance avec des vraies personnes qui ont des histoires à conter, avec leur pays, avec L Histoire, avec la vie. Parce que n'oublions pas que si ce sont les Grands Noms que nos livres retiennent, ce sont des gens comme vous et moi qui fabriquons le monde, au quotidien. Et bon dieu comme j'aime aimé rencontrer ces Humains 
Au fil de ma lecture, j'enviais Nicolas Legendre et les moments privilégiés qu'il a vécu. Des confidences, des liens, des amitiés fugaces mais sincères, des aveux, des colères, des rires. Tout est authentiques dans ces pages et profondément touchant.
L'on découvre les différentes sortes de Vodka, certaines si précieuses qu'on ne les sort que pour les grandes occasions mais également les grandes dates qui ont forgé une patrie : l'époque soviétique, la catastrophe de Tchernobyl, l'assèchement de la mer d'Aral, bien sûr l'effondrement du régime communiste tout comme on aborde le conflit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie.
On voyage, parce que le rythme de ce livre est là, dans le déplacement : le seul moyen de rencontrer les gens étant d'aller à eux. On visite l'Azerbaïdjan, les canyons kazakhs, les bains publics de Tbilissi, les jailoos du Kirghizistan. On a parfois le vertige face à l'immensité de cette nation et aux vapeurs alcoolisée, on titube sous les fou-rires et le silence respectueux revient quand les récits se font plus intimes, douloureux parfois. On fait connaissance avec un peuple très surprenant, imprévisible, spontané. A croire que les dictatures inventent de chaleureuses hospitalités par réaction instinctive...
Un récit de voyage rock'n'roll merveilleusement bien écrit, digne d'un documentaire ou, quand on tourne la dernière page il ne reste qu'une envie : celle d'improviser un toast surréaliste en l'honneur de l'Humanité !
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