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Critique de indimoon


S'il ne s'agissait pas d'une lecture offerte en masse critique, je n'aurais pas écrit de retour sur ce livre, tout simplement parce qu'il n'a pas suscité beaucoup de réaction ou de réflexion en moi, d'émotion encore moins...Des éléments de base pour avoir envie de partager une lecture avec vous.
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A bien regarder la couverture, agréable au demeurant, il y a déjà dans l'encadré du titre ce qui a fait barrage à mon appréciation de ce roman post apocalyptique: sous le titre, qui semble désigner ce petit bonhomme évoluant dans une forêt luxuriante, l'auteur (ou l'éditeur) a jugé bon de préciser qu'il s'agit là d'un "conte philosophique" en petites lettres rouges. Un titre qui évoque les lectures de l'imaginaire, un sous-titre qui nous met en alerte sur sa portée philosophique, un cocktail dont j'aime me délecter d'habitude mais attention, il faut un bon shaker sinon la philosophie remonte invariablement à la surface telle une lampée de gras, ce qui rend le tout un peu moins léger...Hors là, même sur la couverture, je perçois une fois le livre achevé titre et sous titre comme deux éléments qui n'ont pas réussi à se fondre.
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J'ai cependant apprécié ma lecture, à minima les deux premiers tiers du roman. Des chapitres très courts à la plume fluide s'enchaînent appelant le "page turner", j'ai lu mon livre en deux jours, d'ailleurs. J'avais envie de savoir ce qu'il allait advenir de Victor, désigné pour partir en mission sur la Terre, depuis Mars, où une petite partie de l'humanité a trouvé refuge, après l'apocalypse écologique et nucléaire qui plongea naguère la Terre dans un chaos où nul humain n'aurait pu survivre. En observation constante de la planète bleue, les humains continuent de nourrir l'espoir de coloniser à nouveau leur Terre native, les conditions de vie sur Mars étant très dures. Ils savent qu'une nouvelle civilisation a vu le jour du côté des îles pacifiques mais la mission précédant celle de Victor s'est révélée un échec, les douze personnes envoyées sur Terre n'ayant rapidement plus donné signe de vie. C'étaient pourtant de fiers guerriers issus d'une civilisation bien plus avancée technologiquement que les jeunes primitifs qui repeuplent la Terre. Comment un homme seul pourrait-il mieux s'en sortir? D'autant plus que Victor Lambda (oui son nom est Lambda, Victor Lambda) est considéré comme un "neutre" au sein de cette société martienne, c'est à dire qu'il ne possède pas d'aptitudes remarquables pour cette société tournée vers les progrès scientifiques et technologiques avant tout.
le suspens est bien mené par rapport à qui est réellement Victor, l'enquête est menée par sa petite amie Yû restée sur Mars, des chapitres en italique s'intercalent où c'est elle qui évoque ses découvertes, à petite dose, ce qui n'est pas sans générer un mode narratif un peu répétitif. Il faudra attendre les dernières pages pour que le gros secret de l'identité de Victor soit dévoilé.
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Les interrogations philosophiques sont également amenées au départ avec un charme naïf mêlé à un ton parfois sarcastique qui ne m'a pas déplu. Par exemple dans cet échange avec son père page 55 où ce dernier tente de consoler son fils de sa condition de neutre "_ Ce sont souvent les gens les plus intelligents qui font les plus grosses conneries.
La passion de Papa, c'était aussi l'histoire terrienne."
Victor découvre sur Terre un peuple et un mode de vie qui va le faire s'interroger sur sa propre société. le mythe du "bon sauvage" est largement exploité ainsi que des questions sur la conquête et la colonisation de peuples jugés primitifs par rapport à ceux qui les soumettent. La réflexion reste légère, posée de façon un peu naïve par ce biais d'une lecture dite de l'imaginaire...Je me suis parfois crue dans une lecture jeune adulte.
Victor découvre que les îles du Pacifique sont habitées par différents peuples qui ne peuvent rentrer en contact qu'au prix d'un périple maritime périlleux, de ce fait chacun vit en société fermée sur son île. L'occasion pour l'auteur de confronter différents modes sociétaux, et de s'interroger sur des notions de liberté et de bonheur au sein d'une société. On peut ainsi penser que Victor a débarqué dans une société parfaite, symbole d'une pure utopie, mais il en découvrira les limites... Quant à moi, je ne vais pas tarder à constater les limites de ce roman. Car une fois exposées toutes ses réflexions philosophiques qui sont la base du livre, il l'a dit en couverture!; il faut tout de même nourrir ses personnages et son intrigue. Hélas le roman s'essouffle, de mon point de vue.
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Difficile de faire cohabiter la mise en place d'une action un peu plus soutenue, mâtinée tout de même de réflexion philosophique, et de délier en même temps tous les fils de l'intrigue...Le ton du roman change, j'ai la sensation de quelque chose de bâclé, un fond de SF comme une excuse à avoir eu l'envie d'une réflexion sur la société ses bienfaits, ses limites. Mais je tiens les SFFF en plus haute estime. Si l'on a envie de se lancer dans une sorte d'essai, on ne lui met pas un déguisement de science-fiction pour le rendre moins abrupt. Celle-ci n'a besoin d'aucun subterfuge pour faire passer ses messages de la plus subtile des façons; surtout lorsqu'il s'agit de satire politique et sociale.




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