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Critique de Sundgauer


Le seul défaut de ce roman repose dans son aridité de surface : tout se déroule dans une station piégée sur une planète océanique produisant des formes géométriques, entre les levers d'un soleil double, en suivant des scientifiques qui ont le nez sur leur objet d'étude, comme des fourmis sur le dos d'un éléphant qui cherchent à le cartographier et établir un contact. Il n'y a pas de réel ailleurs donc, et la station n'est qu'un ilot reproduisant les échos des recherches passées sur la planète Solaris.

Cette morosité pourra en décourager certains : cependant, une fois que l'on fait corps avec, il devient possible d'essayer d'entrer en contact avec le sens profond du livre, qui déploie une vision d'un Dieu imparfait, tentant de cerner la dégénérescence maudite de sa création à laquelle il ne comprend rien, et à laquelle il n'y a peut-être rien de plus à comprendre que dans les remugles d'une belle chanson interprétée par l'ivrogne du village.

Solaris, c'est de la SF ibsenienne qui explore avant tout le tragique de la notion même de découverte et nous dévoile la fine frontière qui sépare la pellicule de l'optimisme inquiet et celle du nihilisme rendu possible par un monde sans miracles, singerie d'un geste divin qui ne se connaît pas lui-même que nous sommes condamnés à perpétuer, à ne jamais savoir réellement exprimer, ni à expérimenter sa totalité.
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