Lire un Goncourt ne m'arrive pas souvent ,je considère que ces prix littéraires sont ,dans la plupart des cas ,le résultat de magouilles entre intérêts financiers et lutte d'influence entre divers réseaux « branchés » parisiens ,le tout bien éloigné de critères littéraires. Mais les romans policiers de Lemaître m'ont appâté . Résultat des courses :je retrouve dans ce volume l'habileté narrative de l'auteur largement au-dessus de la moyenne même si il a tempéré (Goncourt oblige) son goût du contre-pied . Dans le style rien que de très classique , jusqu'aux petits clins d'oeil au lecteur façon « Neveu de Rameau » , de la gouaille dans le langage . Un plaisir de lecture donc mais…. D'où vient cette brume de déception qui m'envahit au fil des pages ? Trop d'habileté je pense (par exemple sortir un roman sur la guerre de 14 ,l'année des commémorations) , une complaisance dans les anti-héros (tous des ratés , des salauds , des vaincus, des victimes) , la mode est houelbequienne dans les cercles bobos , on n'arrive pas à s'attacher à ces silhouettes de carton pâte qui s'agitent frénétiquement , pas d'empathie chez cet auteur , une profonde misanthropie sans le grandiose désespoir de Céline ,ça ferait une bonne BD ,peut être le génial
Tardi pourrait y insuffler le tendresse …. Je referme le livre et je me dis « Tout ça pour ça » ,bien sûr c'est mieux que la production française standard mais alors où sommes-nous tombés ?
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