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Critique de cecilestmartin


Pauvre Madeleine Pericourt ! Dans Au revoir là-haut, nous l'avions découverte mal mariée, avec un époux infidèle et sans morale aucune ; puis, son frère, revenu gueule cassée de la Grande guerre, avait fini sous les roues de la voiture de son père.
On la retrouve alors que Marcel, son banquier de père, vient de décéder et que le tout Paris se presse à son enterrement. Enterrement perturbé par la chute du petit Paul du balcon de sa chambre directement sur le cercueil ! Dès les premières pages nous sommes plongés dans le drame et le burlesque et Pierre Lemaitre ne ménage pas ses efforts pour que le lecteur sourie alors même que Madeleine subit coups du sort sur trahisons.
La jeune femme, que rien jusque-là n'avait préparé à la cruauté de ses semblables, va tout perdre – de sa fortune à ses illusions – en quelques semaines. Couleurs de l'incendie, c'est le récit de sa vengeance. D'oie blanche, Madeleine va se transformer en héroïne impitoyable – s'adjoignant la (tendre) complicité de M. Dupré. Ceux qui l'ont trahie vont payer le prix fort et nous n'éprouvons pour eux aucune once d'empathie !
Dans un contexte français et international tendu – les années 30, l'arrivée de Hitler au pouvoir – Lemaitre nous régale d'un second volet tout aussi jubilatoire que le premier. Malgré les critiques dithyrambiques, je craignais de ne pas succomber au même plaisir que lors de la lecture d'Au revoir là-haut mais le charme a opéré. Des personnages inoubliables – notamment féminins, Léonce, Solange, Vladi – des dialogues irrésistibles, des réflexions sur la politique et son petit monde intemporelles, on s'ennuie pas une seconde :).
J'attends le tome 3 avec impatience !

Challenge PAVES 2020
Challenge ABC 2020-2021
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