>
Critique de Andromeda06
C'est parce que Pierre Lemaitre ne m'avait encore jamais déçue que c'est très confiante que j'ai commencé sa "Robe de marié". Malheureusement, il n'a pas été à la hauteur de mes attentes. Sans avoir passé un désagréable moment non plus, j'avoue que je n'en ressors pas pour autant totalement enchantée.
On suit alternativement deux personnages, Sophie et Frantz. Sophie est une jeune femme qui a tout perdu : son mari, sa maison, son travail. Depuis plusieurs années maintenant, elle se sait folle et fait tout pour le dissimuler. Elle a des pertes de mémoire : elle oublie des événements qu'elle a vécus, sur des périodes de plusieurs heures parfois. Elle a également des accès de colère et des épisodes de dépression qui l'empêchent de faire correctement le deuil de son mari. C'est ainsi qu'elle découvre un matin le petit Léo, dont elle est la nurse depuis quatre mois, mort dans son lit, étranglé avec le lacet de sa propre chaussure. de là, elle organise sa fuite tant bien que mal, consciente qu'elle sera internée si on la retrouve...
Je ne parlerai pas de Frantz, qui surgit dans la seconde partie. Quoique je dise sur lui pourrait divulgâcher toute l'intrigue...
L'intrigue justement, si elle ne manque pas de tension, voire même de frisson, n'a en fait que peu de suspense. À partir du moment où Frantz apparaît, tout s'éclaire d'un coup. Nous reste à savoir seulement comment Sophie va comprendre tout ce mic-mac et se sortir de cet enfer. Mais je dois dire que, malgré cette carence en rebondissements, Pierre Lemaitre relie plutôt bien les différents éléments entre eux, et maîtrise avec aisance le taux de tension et de machiavélisme, qui monte d'ailleurs crescendo.
La finale opposant Sophie à Frantz était bien trouvée, peut-être un peu expéditive à la toute fin (j'aurais aimé une confrontation avec plus de mots échangés), et on ne comprend d'ailleurs le sens du titre qu'à ce moment-là.
Côté personnages, on n'est pas en reste non plus. L'auteur sait les manipuler et les amener là où il veut. Sans être attachants ni l'un ni l'autre, ils sont tout de même travaillés juste ce qu'il faut pour nous permettre de se les approprier et les cerner.
Mais là où ça a clairement capoté pour moi, c'est le style d'écriture. Les phrases courtes très (trop ?) ponctuées donnent le ton, clair et décidé, donnent une certaine dynamique à la lecture. Mais à trop la hacher ne la rend pas toujours très fluide. Ça bute, ça coupe et j'ai eu du mal à trouver et garder mon rythme, trop saccadé et m'empêchant pour le coup de plonger toute entière dans l'intrigue. Une narration plus coulante m'aurait certainement permis d'apprécier un peu mieux toute l'histoire.
Donc voilà, je suis très mitigée concernant ma lecture, c'est même une petite déception. Il y a du bon et du moins bon. Ce n'est pas mauvais mais j'ai lu bien mieux chez l'auteur. Commençant à bien le connaître, sans doute en attendais-je bien plus venant de lui.
On suit alternativement deux personnages, Sophie et Frantz. Sophie est une jeune femme qui a tout perdu : son mari, sa maison, son travail. Depuis plusieurs années maintenant, elle se sait folle et fait tout pour le dissimuler. Elle a des pertes de mémoire : elle oublie des événements qu'elle a vécus, sur des périodes de plusieurs heures parfois. Elle a également des accès de colère et des épisodes de dépression qui l'empêchent de faire correctement le deuil de son mari. C'est ainsi qu'elle découvre un matin le petit Léo, dont elle est la nurse depuis quatre mois, mort dans son lit, étranglé avec le lacet de sa propre chaussure. de là, elle organise sa fuite tant bien que mal, consciente qu'elle sera internée si on la retrouve...
Je ne parlerai pas de Frantz, qui surgit dans la seconde partie. Quoique je dise sur lui pourrait divulgâcher toute l'intrigue...
L'intrigue justement, si elle ne manque pas de tension, voire même de frisson, n'a en fait que peu de suspense. À partir du moment où Frantz apparaît, tout s'éclaire d'un coup. Nous reste à savoir seulement comment Sophie va comprendre tout ce mic-mac et se sortir de cet enfer. Mais je dois dire que, malgré cette carence en rebondissements, Pierre Lemaitre relie plutôt bien les différents éléments entre eux, et maîtrise avec aisance le taux de tension et de machiavélisme, qui monte d'ailleurs crescendo.
La finale opposant Sophie à Frantz était bien trouvée, peut-être un peu expéditive à la toute fin (j'aurais aimé une confrontation avec plus de mots échangés), et on ne comprend d'ailleurs le sens du titre qu'à ce moment-là.
Côté personnages, on n'est pas en reste non plus. L'auteur sait les manipuler et les amener là où il veut. Sans être attachants ni l'un ni l'autre, ils sont tout de même travaillés juste ce qu'il faut pour nous permettre de se les approprier et les cerner.
Mais là où ça a clairement capoté pour moi, c'est le style d'écriture. Les phrases courtes très (trop ?) ponctuées donnent le ton, clair et décidé, donnent une certaine dynamique à la lecture. Mais à trop la hacher ne la rend pas toujours très fluide. Ça bute, ça coupe et j'ai eu du mal à trouver et garder mon rythme, trop saccadé et m'empêchant pour le coup de plonger toute entière dans l'intrigue. Une narration plus coulante m'aurait certainement permis d'apprécier un peu mieux toute l'histoire.
Donc voilà, je suis très mitigée concernant ma lecture, c'est même une petite déception. Il y a du bon et du moins bon. Ce n'est pas mauvais mais j'ai lu bien mieux chez l'auteur. Commençant à bien le connaître, sans doute en attendais-je bien plus venant de lui.
