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Critique de JeanLibremont


Voici une remarquable synthese de l'enseignement de ces trois grands maitres de l'humanité. En nous les faisant découvrir dans les différents aspects de leur vies, elle nous donne les clefs pour aborder leurs enseignements et comprendre qu'au dela des distances de temps et d'espace qui les séparent, ils nous donnent une précieuse boussole pour la quete de la paix intérieure dans cette vie et, pour les croyants, le moyen d'accéder a l' immortalité.

Pour Siddharta Gautama, Le Bouddha (VI-Ve siecle av. J.-C.), le bonheur s'acquiert en nous libérant du désir qui est la source des souffrances morales. Pour cela, un long travail d'analyse sur soi (méditation) est nécessaire au cours duquel, Le Bouddha en a la révélation mystique, nous pouvons nous libérer du cycle des réincarnations et donc de la souffrance. Au cours de son cheminement spirituel, Le Bouddha a également la révélation que la progression spirituelle entraine le devoir d'aider les autres a progresser et ainsi met peu a peu au premier plan la nécessité de compassion qui est aujourd'hui, avec notamment le bouddhisme du Dalai Lama (en convergeance avec l'enseignement de Jésus), aussi centrale dans la doctrine que le détachement. Le Bouddha part donc de la recherche du détachement pour arriver a la compassion.

Pour Socrate (Ve siecle av. J.-C.), le bonheur s'acquiert également par un long travail, en l'occurrence d'observation des autres et de soi-meme. Ici, le but est de nous libérer des pulsions égoistes et destructrices mais non du désir. La quete de Socrate l'amene lui aussi a la conviction qu'il doit aider les autres a faire ce cheminement mais dans son cas cette obligation morale parait moins dictée par une compassion véritable que par la conviction mystique que c'est la condition d'accéder personnellement a un bonheur éternel.

A la différence de Bouddha et de Socrate, l'enseignement de Jésus ne procede pas d'une quete personnelle puisqu'il se présente d'emblée comme celui qui sait et est envoyé par Dieu. L'autre grande différence est qu'il nous enseigne moins a nous connaitre nous-memes qu'a adopter une attitude constante de tolérance et d'amour fraternel. Avec Jésus, la compassion est donc une injonction qui nous est adressée comme condition d'acces a la félicité éternelle. A l'inverse de Bouddha, l'enseignement de Jésus part donc de la compassion - désignée usuellement et parfois de maniere ironique dans notre monde blasé par "charité chrétienne" - qui est son essence meme et dont la pratique induit peu a peu et comme par effet secondaire la sagesse. Bien que tres bon rhétoricien, la force de persuasion de Jésus tient avant tout a sa personnalité (qui en a imposé meme au gouverneur romain Pilate) et a la démonstration de sa nature divine par les miracles qu'il effectue en la présence de ceux destinés a devenir ses apotres ainsi que par la renonciation a échapper au martyre en utilisant ses pouvoirs surnaturels.

A l'issue de la lecture il apparait qu'au dela la croyance a la possible immortalité de l'ame, le point de contact entre les trois enseignements est la compassion sans pour autant que celle-ci soit concue a l'identique. Pour le Bouddha, il s'agit - théoriquement du moins - d'une compassion pour la souffrance et non pour les individus souffrants puisque la quete de l'éveil exclut l'attachement. Cela explique que la compassion bouddhiste soit indifféremment étendue a tout etre vivant. Pour Socrate, la compassion est plus intellectuelle qu'émotionnelle puisque consistant surtout a s'efforcer de rendre "justes" ses actions en vue d'obtenir la paix intérieure et de mériter la vie éternelle. La compassion de Jésus est similaire a celle du Bouddha mais differe en ce qu'elle a pour objet les personnes - avant tout et pendant longtemps exclusivement humaines - dans leur individualité et non leur souffrance.

Bien que le livre ne s'y attarde pas, il nous montre que l'enseignement de Jésus fut le plus complet des trois car englobant le plus d'aspects concernant a la fois Dieu, la vie sociale, la vie individuelle et la vie éternelle. Pour rappel, voici les principaux points de son enseignement, outre les éléments importants (que l'on oublie souvent) du primat de l'individu sur le groupe, de l'importance de la liberté de choix ainsi que de la séparation du politique et du religieux:

- Dieu est amour.
- Nous devons aimer notre prochain comme nous-mêmes. En conséquence, nous devons aider les autres et être miséricordieux envers eux. Mots clés: amour du prochain, empathie.
- Nous devons pardonner les autres, même s'ils nous ont blessés, et nous devons demander pardon pour nos propres erreurs. Mots clés: pardon.
- Nous devons traiter les autres avec équité et veiller à ce que les plus faibles de la société soient protégés. Mots clés: justice, partage.
- Nous devons nous efforcer d'etre humbles et servir les autres plutôt que de chercher le pouvoir et la gloire. Mot clé: humilité.
- Nous devons chercher la paix, non seulement entre les nations, mais aussi entre les individus. Mot clé: non-violence.
- Jésus a enseigné que la vie sur terre n'est pas tout ce qu'il y a, mais qu'il y a une vie éternelle après la mort, et que nous devons nous préparer pour cela. Mot clé: immortalité.
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