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Critique de nilebeh


Alexandre Lenot propose ici un étrange roman dont le personnage principal pourrait bien être le pays lui-même, zone nord du Cantal où les vents ont tous des noms, où les températures sont aussi rudes que les paysages . Belle région, sans doute, mais manifestement encore repliée sur son mode de vie austère. Cela peut sembler accumulation de clichés (éleveurs taiseux, chasseurs mal dégrossis, voisins prudents, vieilles histoires et vieilles rancunes). Pourtant c'est sans doute une réalité, pas seulement propre au Cantal. le paysage façonne les coeurs et les âmes.

Les personnages ne sont pas très nombreux et pourtant ils restent comme mal définis, avec des contours flous. Pourtant l'auteur ordonne son récit en donnant leur prénom à chaque chapitre. Il y a Eli, trente-six ans, venu là dans une idée précise : mettre le feu à la ferme qu'il aurait voulu acheter il y a déjà longtemps. Et renoncer à ses rêves.
Puis le capitaine Laurentin, gendarme venu de la ville, à la recherche d'un lieu où oublier le passé.
Et trois femmes par qui on en apprend un peu plus sur l'histoire. Louise, jeune femme qui travaille chez le couple américain installé là, Lison, la veuve chargée de deux petits à élever et Céline, venue de loin et jamais repartie

Mais en fait, c'est quoi, l'histoire ? Un trou perdu, où la vie est dure et qu'on cherche plutôt à quitter, des événements suspects qui se succèdent : après l'incendie, des pierres peintes en rouge disposées selon des règles inconnues, des inscriptions mystérieuses  et subversives. Alors, un nouveau Larzac ? Des écolos extrémistes ? Des rôdeurs animés de mauvaises intentions ? le capitaine de gendarmerie doit mener l'enquête.
Il n'y a pourtant pas grand chose de commun entre ce récit et un polar.
On se laisse happer par la brume qui entoure les personnages, par l'évocation des lieux, par l'écriture savante et travaillée qui restitue ce monde rural,. Au point d'y perdre le sens des faits. C'est ce qui m'est arrivé , j'ai l'impression d'avoir feuilleté un album de photos anciennes, brumeuses, dont les personnages et les actions n'ont finalement pas la première importance.
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