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Critique de umezzu


Une clarification d'emblée : Herr Gable est un roman d'aventure, de divertissement, basé sur un fond de vérité. Bref, Herr Gable est une uchronie et comme toute uchronie part d'une situation historique de départ exacte.

1942. L'immense star hollywoodienne Clark Gable (« Autant en emporte le vent ») perd dans un accident aérien son épouse Carole Lombard. Il déprime, boit, ne voit plus de sens à sa vie ; sauf que le monde est alors en guerre... Il se dit qu'après tout il n'a plus rien à perdre : il s'engage dans l'US Air Force, comme mitrailleur dans les bombardiers qui mènent des raids sur l'Allemagne et les territoires occupés.

Tout aussi vraie est la fascination d'Hitler (et d'Eva Braun) pour le cinéma américain. le dictateur se faisait effectivement projeter ces films dans sa résidence de Berchtesgaden. Il se dit qu'il aurait ordonné l'enlèvement - l'arrestation de cet acteur hollywoodien tant admiré, mais qui gagnait par son engagement de nouvelles recrues contre l'Allemagne nazie.

Le troisième axe de ce récit tourne autour d'un personnage fictif, le capitaine Florian Weiter, qui se retrouve dans des situations réelles de la seconde guerre mondiale. Il est sniper à Stalingrad, puis envoyé en punition dans les Einsatzgruppen SS participer à la Shoah par balles. La suite est du roman; du bon roman d'aventure...

La première partie de l'ouvrage est une version romancée de la grande Histoire. On retrouve tout un tas de personnages connus dans l'intimité de Gable ou de Eva Braun (le récit est plus centré sur elle) : acteurs, producteurs, dignitaires nazis… Lentéric maîtrise sa documentation et s'amuse avec des situations plausibles (sauf une, majeure pour le récit). Pour qui connaît un peu l'époque, la reconstitution des lieux, les manigances entre chefs nazis, la place considérable qu'avaient alors les stars hollywoodiennes dans l'inconscient collectif, ce déroulé, bien rythmé, est un régal.

La deuxième moitié de l'ouvrage part dans le récit d'aventure en temps de guerre. L'auteur glisse dans le pur roman : Weiter va y croiser les services de renseignements allemands de l'amiral Canaris, la résistance française… Enlèvements, trahisons, fuite, tout est au programme, comme dans un Tarantino version Inglorious Bastard. le fun prédomine (et demande de passer sur quelques incongruités).

Ce roman est une belle réussite dans la catégorie uchronie d'aventure ; une bonne partie de ce succès tient dans la très bonne maîtrise du contexte historique par Jean-Baptiste Lentéric.
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