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Critique de Cigale17


D'origine allemande, Josef Klein, né en 1903, immigre aux Etats-Unis en 1925, seul, car son frère Carl ne pourra finalement pas le suivre. Il survit de petits boulot en petits boulot, et finit par travailler dans une imprimerie dont Arthur, un de ses copains, est le propriétaire. La crise économique pousse à certaines compromissions : Arthur accepte d'imprimer des tracts que Josef distribuera, évidemment clandestinement puisqu'il s'agit de propagande nazie. Josef est un radio-amateur passionné, mais en ces temps troublés, sa compétence en la matière et son origine allemande vont attirer l'attention de personnages engagés activement dans le soutien du régime nazi, et voilà Josef compromis dans le soutien d'une cause dont il ne partage pas les idées. On va le suivre de manière non linéaire essentiellement en 1939, à New York, et en 1949, à Neuss, chez son frère Carl et à Buenos Aires, mais aussi en 1953, 1925, 1940 et 1946. le roman commence et se termine en mai-juin 1953, au Costa Rica.
***
J'ai un peu trop tardé pour chroniquer Les trois vies de Josef Klein et j'en ai déjà perdu le fil. Il faut dire que le personnage de Josef ne laisse pas un souvenir impérissable. La photo abîmée qui orne la couverture du roman est particulièrement appropriée : Josef Klein est un personnage insaisissable, qui s'efface facilement, dans tous les sens du terme. Velléitaire, aboulique parfois, il se laisse porter par les événements. Il semble incapable de prendre une décision et de s'y tenir. Si j'ai beaucoup aimé le premier tiers de ce roman, je me suis ensuite un peu ennuyée à suivre Josef dans son inconsistance et ses hésitations. Bien que les chapitres soient datés et que le lieu où ils se déroulent soit précisé, je me suis parfois perdue dans les allers-retours imposés par les souvenirs de Josef à l'intérieur même des chapitres. Plusieurs aspects sont cependant intéressants. Josef, immigré volontaire, va momentanément rechercher la compagnie de ses compatriotes immigrés eux aussi, et malgré son désir de changement, il espère trouver du réconfort et un remède à sa solitude parmi d'autres Allemands. Par ailleurs, les sympathies nazies d'une frange non négligeable du peuple américain, dont une partie des richissimes élites, contribue à déstabiliser encore plus Josef. le sort réservé aux immigrés du camp adverse après l'entrée en guerre des Etats-Unis est brièvement évoqué dans le cadre de la relégation à Ellis Island. Je dois avouer que les phrases souvent très courtes, le ton parfois haché et le recours au style indirect omniprésent m'ont empêchée de savourer pleinement ce roman.

Lu dans le cadre du prix des Lecteurs de Cognac 2021
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