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Critique de umezzu


Les derniers Donna Leon ronronnaient gentillement. Une impression de déjà-vu, sans trop de profondeur. L'exécution annuelle d'une commande de l'éditeur.
Ces disparus de la lagune se situe à un tout autre niveau.

Son héros, le commissaire Guido Brunetti fait une espèce de « burn-out », qui l'amène à partir se ressourcer dans une villa sur l'une des petites îles de lagune. Un coin un peu préservé ; la vue est dégagée, la terre est entourée de cette lagune, qui historiquement a fait la protection et la richesse de Venise. le temps passe différemment. Les îliens n'ont pas les mêmes rapports qu'à la ville ; les pêcheurs offrent leurs poissons, qui demain ne seront plus bons, le propriétaire d'un verger offre ses abricots à peine tombés de l'arbre pour les mêmes raisons. Un lieu où se nichent des espèces d'oiseaux migrateurs et les ruches de Davide Casati, le gardien de la villa. Un vieil homme taciturne, mais qui rencontre avec émotion Brunetti, ayant bien connu son père. Ils avaient dans leur jeunesse ramé ensemble. Et Guido de suivre la trace paternelle en ramant de concert avec Davide sur son puparin, sa barque, allant de canaux en barenes, ces langues de terre qui ressortent à marée basse.
Brunetti redécouvre un horizon qui n'est pas bouché par les bâtisses le long des calle et où la foule des touristes ne vient pas perturber le quotidien.
Mais, après une tempête, Davide disparaît. Brunetti, quoiqu'en congé maladie, s'associe aux recherches.

Le climat du livre s'instille doucement. Un brin de nostalgie. Un peu d'écologie (une thématique récurrente chez Donna Leon). le récit ne ressemble en rien à une enquête policière classique. Juste Brunetti et ce Davide, avec qui en quelques jours se noue une forme d'amitié. Un Davide intérieurement dévoré par la mort de sa femme et par un grave incident qui a eu lieu il y a des années à Marghera, dans la zone industrielle qui jouxte la sérénissime. Une série de petites touches qui s'accompagne de réflexions sur le handicap et, encore et toujours, sur la responsabilité de chacun dans l'avenir de notre terre.

J'avais pris peu de plaisir aux cinq ou six derniers épisodes de cette série policière. Ce tome se détache nettement du lot. Donna Leon a su y placer plus de réflexions intérieures et de profondeur, tout en trouvant un rythme qui convient parfaitement au paysage qu'elle décrit.
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