Les Canti de Leopardi ne sont pas le cri désespéré d'un moi qui souffre ; c'est le chant pathétique de l'Homme voué, par sa destinée perverse et contre-nature, à devenir de plus en plus malheureux à mesure que ses lumières croissent. Plus sa conscience s'éveille, plus sa douleur augmente : c'est une poésie sombre et touchante, sans noirceur excessive comme on peut en rencontrer chez les pessimistes qui le suivront (
Schopenhauer et
Nietzsche en première ligne), mais sans secours et sans recours non plus.
Dans une langue sans fard aux accents mesurés, justes et frappants, Leopardi fait montre ici d'une profondeur de style rare et merveilleuse.
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