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Critique de Tatooa


Un petit space-op léger (au départ).Au début, il m'a fait penser au "Capitaine Futur : le défi" d'Hamilton, que j'avais lu lors d'une opération masse critique, aux vieux space-op de Vance, aussi (notamment "Miro Hetzel", lu aussi pour une MC).
J'avoue que j'ai bien kiffé les 2/3 du bouquin.
Même s'il y a quelques répétitions et que le style laisse parfois à désirer, c'est plutôt bien tourné.
Il n'y a pas vraiment de descriptions du monde, on n'a que quelques indications éparses au fil des dialogues et de la narration. C'est très léger, par exemple Vance arrive à faire quelque chose de beaucoup plus solide et cohérent dans le même nombre de pages. Mais n'est pas Vance qui veut...

Les personnages sont plutôt bien caractérisés, Hénar, Svaun et Ullin étant les principaux protagonistes. Au départ Hénar apparaît comme un espèce de mercenaire/trafiquant. (Svaun son navigateur ET est un super personnage, je l'ai beaucoup aimé). de base, il a l'ambition que l'histoire et les mondes inter-galactiques se souviennent de lui. Pour cela, il veut retrouver un artefact d'une civilisation disparue.
L'action démarre d'entrée de jeu, et on est partis pour la quête...

Le décor est rapidement esquissé, et donc j'étais dans le mood "chouette, je lis un divertissement "pulp" moderne, je vais me régaler."
Et c'est un fait, je me suis régalé ! ... jusqu'au chapitre "Sitrinjêta"...

Là on prend un virage à 90° (voire plus). On tombe (de très haut) dans un pathos de mauvais aloi, une description plus que complaisante et beaucoup trop longue (eût égard à l'absence de description du reste) de la jeunesse d'Hénar, qui m'a gonflée. La pseudo-métaphysique mal maîtrisée de la fin aussi. Bref, le dernier tiers, il est vraiment pas génial, et de mon point de vue, total à côté de la plaque par rapport au reste.

Soit on part sur un space-op pulp divertissant et léger qui finit en feu d'artifice (à la Vance), soit on part sur une quête métaphysique en annonçant la couleur dès le départ (à la Silverberg), mais pas les deux, ou alors sur 500 pages ou plus ! Là, sur moins de 300 pages, ça ne colle pas du tout. Tout est trop rapide, les personnages en deviennent incohérents, l'aventure également, la conclusion est bâclée. Les réflexions philosophiques des dernières pages, je m'excuse par avance vis à vis de l'auteur parce que je vais être méchante, sont ineptes, voire risibles.
Il y a des choses qu'on ne peut pas inventer si on ne les "ressent" pas, et c'est exactement l'impression qui se dégage de la dernière partie de ce livre. Que l'auteur essaie de reproduire la profondeur de pensée d'un Silverberg ou d'un Bordage. Sans succès. Il est beaucoup plus à l'aise et dans son élément dans l'ironie sur la société mercantile, et je l'y ai préféré.

Du coup je n'arrive pas à déterminer si Léourier a produit une sorte de satire des auteurs cités au dessus, si c'est ironique, ou s'il a tenté d'écrire un truc sérieux de son crû. Je sais pas.
Toujours est-il que la fin est pas bonne du tout. Il aurait du rester sur la ligne du pulp de divertissement, et ça aurait été beaucoup plus réussi, je pense. Cela ne me donne pas envie de découvrir autre chose de lui. Dommage.

Les débutants en SF seront sans doute "charmés" par ce bouquin. Les vieux briscards, par contre, en sortiront sans doute comme moi, déçus. Je vais donc de ce pas lire les avis de ces autres "vieux briscards"...
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