AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Exuline


En quelques mots :
La belle et la bête versus jeune fille de bonne famille sans chandelier et sans horloge, ou la vertu et le désintéressement sont les gages de trouver le bel amour, un conte reste un conte mais où la question du choix ou du non choix reste en suspend

En beaucoup plus de mots :
La Belle et la Bête écrit par Madame Leprince de Beaumont est un conte pour jeune fille bien éduquée de l'aristocratie et bourgeoisie du XVIIIe siècle.

En effet, ce conte est un extrait de l'oeuvre : "Dialogues d'une sage gouvernante avec ses élèves" qui est une version que c'est appropriée l'autrice. La version originale paru en 1740 (soit une quinzaine d'année auparavant) est l'oeuvre de Madame Barbot de Gallon de Villeneuve, plus fantastique et surtout beaucoup plus long, semble-t-il.

Ici Madame Leprince de Beaumont cherche à débattre de la vertu d'une jeune fille bien rangée mais pas trop non plus. En effet, elle est, ce que je pourrai qualifier de féministe avant l'heure : une féministe intelligente qui réinvente Belle comme une jeune fille téméraire mais respectueuse de sa place dans la société telle qu'elle était au siècle passé.

Le lecteur ne peut qu'admirer Belle non seulement pour sa beauté jalousée par ses ingrates de soeurs au coeur de pierre, mais surtout à travers l'acceptation de ses actes : le désintéressement matériel à l'enrichissement par l'amour de son prochain. Et même, si heureusement, la plupart du temps à notre époque nous vivons avec la personne que l'on a choisit, Belle n'avait pas notre liberté actuelle et par son sacrifice va cependant renaitre à travers une affection grandissante et fait le choix d'épouser la bête.

Intéressant, non ? Mais voilà, j'ai essayé de prendre du recul et je pense sincèrement qu'il y avait deux lectures possibles.

La première : on lui impose un homme qu'elle découvre, qu'elle apprend à aimer et accepte sa destinée qui est , entre nous, un beau conte de fée et c'est le choix définitif de Belle

La seconde : elle aurait pu faire le choix de ne jamais épouser la Bête, la respecter et attendre qu'elle s'éteigne tranquillement dans ses bras, ce n'est pas de la compassion mais seulement une présence, mais elle n'a pas choisit cette option.

Dans la première lecture, le choix lui est imposé et elle s'en accommode plutôt bien, comme dirait feu mon arrière-grand-mère : "Quand tu es attelée à la charrette, ma fille, il faut bien la tirer" ou encore "Marie-toi, ma fille, l'amour ça vient après". Choquant !! non simplement d'époque.

Alors qu'avec l'autre lecture , le choix ne lui est pas imposé c'est simplement son propre choix : accepté la Bête comme elle est.

A vous de vous faire votre propre avis sur son amour pour la Bête, est-elle de son propre choix ou justement est-il né d'un non choix ?

Madame Leprince de Beaumont était sans doute trop éprise de liberté pour y répondre clairement car en découvrant sa vie et ses propres choix, la réponse semble évidente et la lecture de ce conte plus claire, ...
Lien : https://exulire.blogspot.com..
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}