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sur 512 notes
-Docteure, je ne sais quoi faire de mon mari. J'avais épousé une Bête hideuse, mais il est devenu un Prince Charmant...

- Hum, madame Belle, vous cherchez la petite bête. Votre mari, votre Prince Charmant est devenu votre... bête noire?

-Imaginez un peu. Tout le jour, il est couché par terre, la langue pendante et ne se lève qu'à mon retour, la truffe au vent et la qu...euh, dressée.
De plus, il perd ses poils sur le tapis...

- Vous ne l'aimez donc plus? Votre Prince Charmant est devenu bête à manger du foin, à ce point?

- Je préférais le temps, où il était bête, euh une Bête et me faisait des cadeaux. Redevenu un homme, il a gardé tous ses poils et hurle à la lune, les soirs de pleine lune, quand je m'absente...

- Bien, mais a-t-il gardé sa force? Est-il toujours tendre et vigoureux ?

- Je n'aime plus quand il me lèche la... figure. Ni quand il est derrière mes... jupons, toujours à me renifler. Depuis, il a un poil dans la main. Il avait un palais enchanté et des serviteurs. Mais maintenant, si je ne le sors pas le soir, il s'oublie...

- Heu, voyez comme votre mari me regarde, la langue pendante et avec ses yeux de chien battu.

- Normal Docteure, il vient de comprendre que votre prénom est... Rose. Il aime faire le beau. Couché Prince, couché !

"Les rêves s'apprêtent
A commencer là
Où pour Toi et Moi
Il était une fois
La Belle et la bête."
Julie Zenatti et Patrick Fiori (dans le rôle de la Bête...:)
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Lu il y a quelques années et relu dans le cadre du challenge la face cachée des Disney.
Madame Leprince de Beaumont a écrit ce conte plus tôt que les contes de Grimm malgré cela il moins moins entré dans les traditions que Grimm et Perrault. De plus, celui-ci s’adresse plus à des enfants plus âgés, par le langage et le style.
Le message est clair, les demoiselles sont invitées à être respectueuse envers leurs aînées, douces, modestes, bonnes et studieuses mais aussi plus portées sur la « beauté intérieure » que l’apparence de leur prétendant. C’est un conte sans vrai méchant, juste des sœurs jalouses, et qui me fait beaucoup penser au mythe d’Eros et Psyché. Ici la jeune fille se livre volontairement à la bête en échange de la vie de son père, alors que Psyché est offerte à un monstre décrit par une prophétie.
Après pour les différences avec le film de Disney, le Belle a normalement deux sœurs et deux frères et son père est un marchand ruiné. Elle n’a pas de prétendant puisqu’elle préfère lire, et la Bête, même si elle est terrifiante d’apparence, ne l’est pas de comportement. Au contraire, il est très aimable et a un regard doux. Le père de la Belle, tout comme elle, ne sont jamais retenus prisonnier mais reçus comme des hôtes de marque. La rose qui a un rôle très important dans le dessin animé comme témoin de la malédiction du prince et marqueur de la fatalité, est en fait dans le conte l’élément déclencheur de la fureur de la Bête. En effet, c’est en voulant faire plaisir à sa fille qui ne demandait pas un cadeau onéreux que le père fâche la Bête qui y voit un abus fait à son hospitalité.
La présence d’un prétendant pour la Belle est pêchée directement dans la version filmée de Jean Cocteau mais il n’a que peu de ressemblance entre les deux personnages, en dehors de l’arrogance.
Le conte se déroule en douceur, jusqu’à sa conclusion logique, l’amour rend la Bête malade et désespérée quand elle croit que la Belle ne reviendra pas, mais elle n’est jamais mise en danger par le prétendant ou une tierce personne.
Du coup dans la version de Disney, les personnages rajoutés ou trop modifiés m’agacent beaucoup… et ce conte doux est transformé en une parodie de films d’action qui dénaturent l’histoire.
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Qui ne connaît pas l'histoire de la Belle et la Bête ? Elle a été adaptée à toutes les sauces, pour le meilleur et pour le pire.

La version de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont (publiée en 1756) est une version abrégée de celle Gabrielle-Suzanne de Villeneuve. Elle-même s'est inspirée d'un conte de Francesco Straparola (1550) qui, pour sa part, l'a tirée du folklore italien.

J'ai lu l'édition de Julie Chaintron (éditions Libretti) et il est étonnant d'y lire que la version de Madame de Villeneuve est un « roman féerique, baroque, touffu et très long. » le conte, publié dans le recueil La jeune américaine et les contes marins (1740), fait 342 pages. Je suis donc curieuse de lire cette version.

Un sympathique moment de lecture qui invite à aller au-delà des apparences pour apprendre à connaître et apprécier une personne.




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« La Belle et la Bête » est introduit pour la première fois en 1740 en tête d'un recueil La jeune Américaine et les contes marins de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve. Ce conte nous raconte le destin tragique d'un jeune prince frappé par un mauvais sort qui l'a transformé en bête hideuse. Pour redevenir humain, il doit gagner le coeur de Belle, une jolie jeune femme venue par hasard dans son château pour éviter la mort à son père. Elle apprend peu à peu à connaître une Bête qui se distingue malgré son physique peu avantageux. Prisonnière dans le château de la créature, elle découvre un univers merveilleux où, sous des dehors monstrueux, se cachent un aimable prince.. C'est un classique qui est à lire impérativement mais qui me laisse un souvenir moins agréable et magique que le film d'animation !
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— Monsieur BazaR, merci d'avoir bien voulu accepter le rôle de la Bête dans notre petite production. Nous pensons vraiment que vous convenez parfaitement, surtout au niveau du faciès.
— Heu… merci… je crois. Quoi qu'il en soit, je me suis permis de lire le texte avec attention…
— Pour mieux trouver l'inspiration, nous comprenons. C'est tout à votre honneur. C'est un gentil conte que La Belle et la Bête, n'est-ce pas ?
— Heu, oui. Gentil et tout en bons sentiments et méchants personnages… En apparence.
— En apparence ? Que voulez-vous dire ?
— Ben je me pose quelques questions sur la Bête. Il est quand même un peu bizarre, vous ne trouvez pas ?
— Eh bien oui, certainement, vu la malédiction qui l'oblige à rester cloitré loin du monde.
— Non, pas ça. Il a de drôles de réactions, très extrémistes.
— Oh vous exagérez. Après tout il s'agit d'un conte. L'extrême est permis.
— Quand même. Il offre l'hospitalité au père perdu dans la forêt, le nourrit magnifiquement, le laisse dormir dans un lit très confortable. le père se relâche, se permet de couper une rose… et bim ! Il doit mourir derechef.
— Cela met du piment à l'histoire. Et puis la Bête offre une alternative.
— Ok, il le laisse partir si une de ses filles s'offre en sacrifice à sa place. C'est raide pour une rose. Franchement, il aurait dû afficher le règlement intérieur de la vie de son château. Il devait se douter que ça tournerait mal…
— Où voulez-vous en venir ?
— Moi je crois que la Bête a tout comploté pour que le père fasse une faute, et qu'il lui envoie Belle.
— Qu'est-ce que vous racontez ?
— Mais oui, ça se tient ! Une fois Belle sur place, il la séduit, joue les charmants mystérieux. Et quand elle refuse de l'épouser, re-bim ! Il menace de se suicider. Encore une réaction extrême que je crois calculée. La Bête manoeuvre pour avoir ce baiser qui la libèrera du sort. Voilà ce que je crois.
— Mais bon dieu, c'est juste un conte ! Qu'est-ce que vous allez chercher ?
— Bête est un manipulateur de la pire espèce.
— Heu… tout compte fait, je crois que nous nous passerons de votre esprit complotiste pour notre représentation. Vous risquez de salir l'esprit de nos jeunes enfants avec vos idées. Veuillez quitter la scène monsieur BazaR.
— Moi ce que j'en dis… c'est juste histoire de faire une critique hein.
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J'aurais pu croire que j'allais m'ennuyer, à lire un conte aussi "connu".
Ben je le connaissais, mais en fait non !
On croit qu'on le connait, parce qu'on a vu le dessin animé, on a vu le film (sisi quand on est vieille comme moi on a vu le film avec Jean Marais, ah mais ! mais pas l'autre avec E. Watson, ébé nan ! Mamie fait de la résistance, na !).

Mais c'est que c'est une histoire à la fois fort mignonne, et, sous un vernis moraliste de bon aloi, tout à fait intéressante sur de nombreux sujets, par exemple sur le dépassement de la peur de l'étrange(r), des apparences, sur le temps qui nous apprend à mieux connaître l'autre, sur le fait que les actes comptent plus que les mots, aussi, quand "la bête ne peut montrer son bel esprit", mais brille par ses actes (ou ses non-actes, il est doux, humble, gentil, respectueux, autant de choses qui ne "se voient pas").

De fait, si la morale de l'histoire satisfait la bien-pensance et la morale, le fond, lui, rejoint une certaine forme de travail psy, voire de spiritualité, qui veut qu'en apprenant à reconnaître les "bêtes" en soi, on les "transforme" en quelque chose d'extrêmement positif.
Autant vous le dire de suite : les bêtes en soi sont beaucoup moins sympathiques que celle-ci, et bien plus difficiles à regarder en face et à apprivoiser.

Mais on ne pourrait guère demander à un conte de nous offrir en plus des épousailles avec un ex-monstre féroce et violent, ce serait sans doute un peu trop demander - déjà que les soeurs offrent un joli panorama de méchanceté, on ne va quand même pas abuser...
Bref, c'était extrêmement plaisant de lire cela en ce moment, ça m'a changé les idées tout en ne me les changeant pas, ce qui est le propre du cheminement intérieur... Arfeu !
J'ai beaucoup apprécié !
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J'aime bien de temps en temps me replonger dans les classiques, en l'occurrence ici un conte très célèbre : La Belle et la Bête.
Pour instruire ses jeunes élèves britanniques dont elle est gouvernante, Madame Jeanne-Marie Leprince de Beaumont crée une compilation de contes dans un nouveau magasine « Le magasin des enfants » qui connaît un vif succès. Avec La Belle et la Bête, elle simplifie l'histoire pour la rendre accessible aux jeunes enfants.
Elle les intéresse ainsi à la langue française à travers des exercices de traduction et y inclut la morale du savoir vivre de l'époque.
La Belle et la Bête est une adaptation de nombreux contes aussi bien oraux qu'écrits.
Les éditions Flammarion jeunesse propose dans cet ouvrage le conte de Madame LePrince de Beaumont mais aussi les différentes sources dont elle s'est inspirée. Essentiellement le mythe d'Amour et de Psyché d'Apulée ainsi que les contes populaires sur le thème de la métamorphose.(Courbasset, petit corbeau ; L'Homme-poulain ; le Loup Blanc).
J'ai pris autant plaisir à redécouvrir La Belle et la Bête qu'à lire les autres contes. Je pourrai même le faire lire à mes petites filles, leur faire découvrir ainsi un conte qu'elles connaissent bien sûr à travers les dessins animés de Disney mais dans sa forme originelle du siècle des lumières.

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Très beau conte, un classique.
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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on s'offre un plaisir régressif avec un conte, La Belle et la Bête, de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont.

Or donc un gentilhomme, pris dans une tempête de neige, trouve refuge dans un merveilleux château. Avant de partir, il visite les jardins et cueille une branche de roses pour l'offrir à sa fille. Mal lui en prend : le propriétaire des lieux, une Bête affreuse, surgit alors et lui ordonne de revenir pour payer les roses de sa vie… ou de celle d'une de ses filles.

-Bon alors, moi, je vous préviens, cette histoire ne brille pas par son suspense insoutenable ! Si vous cherchez quelque chose d'intense, prenez un autre bouquin.

-En effet ! J'ai cependant pris plaisir à me replonger dans ce gentil classique, à la langue simple et élégante à la fois…

-… mais tellement moraliste ! et sans subtilité ! Si vous êtes gentil, vous serez récompensé, et si vous êtes méchant, vous serez puni !

-A vrai dire, cela ne m'a guère dérangée, parce que j'ai retrouvé les émotions que j'éprouvais déjà petiote : je me sentais rassurée et satisfaite. Rassurée par l'aspect prévisible et moral, satisfaite par le dénouement. Certes, ce n'est pas un plaisir très raffiné, mais ça fait du bien, je trouve. Surtout en ce moment.

Et j'ai également retrouvé une autre satisfaction : la connexion que j'établissais, à tort ou à raison, avec le mythe de Cupidon et Psyché. Psyché aussi est contrainte d'abandonner sa vie et entre dans un palais somptueux, où elle est servie par des créatures invisibles.

J'aime beaucoup aussi le petit détail suivant : le gentilhomme a fait instruire ses enfants, même féminins.

-Mouais, à nuancer, tout de même ! La Belle a appris le chant et la musique, ce qui la rend encore plus décorative.

-Pas faux, mais tu peux aussi le voir autrement… tu peux considérer qu'elle pratique les arts, qu'elle est donc une artiste, tout simplement. Et comment résister à la bibliothèque qui lui est offerte ?

Malgré le motif usé jusqu'à la corde, malgré le moralisme, je suis obligée de le reconnaître : j'ai passé un fort agréable moment avec ce texte. »
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L'illustration du conte de Madame Leprince de Beaumont par David Sala est absolument fantastique !

D'une part parce que la beauté de ses graphismes à la Klimt magnifie la beauté du texte, et parce que les formes, les regards et les dorures mettent également en valeur la dimension fantastique du texte.

Inutile de présenter cette "histoire éternelle", que ce soit grâce à Disney, Cocteau, l'école ou la culture personnelle La Belle et la Bête fait partie du terroir littéraire français au même titre que les fablesDe La Fontaine.

Je ne peux alors que conseiller cet album qui illustre le texte intégral qui permet aux adultes de découvrir autrement le texte et au plus petit de le découvrir tout court. Certes pour les plus petits, les tournures de phrases et le langage travaillés de l'époque peuvent être un frein à la compréhension. Mais c'est justement là qu'interviennent les illustrations...et les parents !!
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