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Critique de Lucilou


Pour moi, les « 5 Terres » n'était que le nom d'un paradis italien et le serait sans doute resté sans les éditions Delcourt et Babelio qui m'ont un beau jour proposé de découvrir les deux nouveaux opus de la saga de Lewelyn et Lereculey, mélange audacieux de fantasy et de personnages anthropomorphes.
Pour être honnête, après avoir accepté l'alléchante proposition et effectué quelques vagues recherches (puisque je ne connaissais absolument pas ni l'oeuvre, ni les auteurs) j'ai eu un doute : est-ce que ma méconnaissance totale du premier cycle de cette série n'allait pas m'empêcher d'entrer dans la lecture et l'univers déployé dans « L'heure du cadeau » d'abord puis « Plus morte que Vive » ? Puis les graphismes ne m'emballaient pas, mais alors vraiment pas...!
Ainsi, malgré mon amour pour la fantasy, les univers empruntant à l'Extrême-Orient et les personnages anthropomorphes (en témoigne mon amour pour « le Château des Animaux » et ma passion absolument déraisonnable pour « de Capes et de Crocs »), j'ai longtemps renâclé à me lancer dans « L'heure du Cadeau »… En plus, les singes sont loin d'être mes animaux de prédilection… Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien moi-même.
Mais c'est le jeu des masses critiques après tout : faire des découvertes, de dégager un peu de sa zone de confort, tout ça, tout ça. Bon gré, mal gré, j'ai ouvert l'ouvrage (très soigné, très beau, comme toujours chez Delcourt). Aller-simple pour le royaume de Lys et sa capitale Alysandra. le royaume, qui emprunte beaucoup au Japon et à la Chine est donc celui des primates, est en liesse : la princesse Keona rentre au pays après cinq longues années passées en tant qu'otage à Angléon, l'empire de félins (le sujet du premier cycle donc). Sa mère, la souveraine et les siens l'accueillent à bras ouvert tandis que dans les quartiers plus populeux de la cité, on s'attache aux pas de la mystérieuse Anissa, fille et héritière du clan des Sistres qui sort de la geôle où une trahison semble l'avoir jeté cinq ans auparavant. Son clan lui semble bien changé après ces années de détention et cela ne lui plaît guère…
En contrepoint, on fait également la connaissance de deux étudiantes en archéologie un rien têtes brûlées, d'une juge et d'un enquêteur brillant qui a des idées bien à lui sur l'usage de la torture, d'un enfant malade, d'âmes pêcheuses et du clan du Coucal, au moins aussi violent et inquiétant (et mafieux) que celui des Sistres…
Mes doutes ont été balayés en un rien de temps tant je suis entrée facilement dans cet univers qui a su me captiver. L'univers présenté dans ce premier tome est incroyablement travaillé et intéressant. Les accointances du clan des Sistres avec les famille d'une certaine Tribu ne sont sans doute pas pour rien dans mon intérêt mais au-delà de ces influences, j'ai vraiment apprécié le travail que l'on devine derrière cet univers, la créativité, la rigueur dont on sent les auteurs investis : j'ai adoré l'idée d'une société matriarcale dans laquelle les rôles sont inversés tant cela joue avec les codes par exemple ainsi que le croisement des multiples intrigues, certes foisonnantes mais présentées avec beaucoup de clarté. J'ai aimé aussi que ce premier tome fasse ce qu'on attende de lui et prenne le temps d'installer son univers, son décor, son contexte. Je sais que c'est un aspect inhérent à des tomes inauguraux qui rebutent certains lecteurs, mais pour ma part, j'adore cette immersion qui infuse lentement mais sûrement. Les intrigues en elles-mêmes sont prenantes et j'ai hâte de voir comment elles vont s'imbriquer les unes aux autres. Je les crois et les espère complexes et tortueuses à souhait… D'emblée les caractères des personnages se dessinent de manière assez subtile et je dois avouer rester un peu sur ma faim pour le moment à cet égard. Beaucoup de portes sont entrouvertes et j'attends de vraiment pouvoir les franchir. En revanche, j'ai déjà des préférences et des inimitiés… Oui, et j'ose écrire que je n'aime pas du tout Anissa pour le coup…
Alors oui, je n'y croyais pas, mais j'ai hâte de lire la suite et peut-être aussi de découvrir le cycle d'Angleon. Ma reddition est presque complète, elle le serait sans une réserve qui ne s'estompe pas, pas tout à fait : je n'accroche pas avec les graphismes… Qu'on me comprenne : je ne mets en cause ni le talent, ni le travail immense de Jérôme Lereculey et objectivement, je perçois la somptuosité de ses décors (Alysandra, petite Venise orientale ; la jungle…), la richesse et la précision de son trait si riche de détails, l'éclat de la mise en couleur (et à cet égard les scènes « vertes » de la jungle et plus « rouge » du cabaret sont tout à fait magnifiques) mais son trait ne me touche pas, ne m'émeut pas, ne me bouscule pas… Surtout en ce qui concerne les personnages. Je ne saurais pas vraiment expliquer pourquoi tant c'est subjectif, impalpable, tant cela relève du ressenti mais c'est ainsi… Cela ne m'empêche heureusement pas d'adhérer à l'univers de « Les 5 Terres », simplement, je n'y adhère peut-être pas autant que je ne le ferai avec d'autres dessins…
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