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Critique de saigneurdeguerre


Pour simplifier la compréhension, nous appellerons la narratrice, Narra.

Narra est une jeune et jolie journaliste chroniqueuse ne manquant pas de mordant.

Denis contacte Narra sur facebook pour qu'elle l'accepte comme « ami ». Il trace d'elle un portrait on ne peut plus flatteur.

Il la pare de toutes les qualités… du moins au début… Il lui raconte sa vie et n'hésite pas à lui faire des confidences (très perso). Il prétend être âgé de 49 ans, un fils de 7 ans qu'il adore et il est marié à une femme banale mais avec laquelle il forme un couple solide. Il est employé par une firme pharmaceutique où il fait un travail qui n'est guère passionnant, mais qui paie bien. Il s'éclate vraiment sur sa page Facebook « Denis la Menace » où il effectue ses critiques, essentiellement de cinéma. Là, il se lâche. Il peut « être vraiment lui-même » !

Narra évite autant que possible de réagir à ses messages. Il l'invite à prendre un verre, comme s'ils étaient déjà intimes. Elle ne réagit pas à cette invitation souvent répétée. Même s'il déplore qu'elle travaille pour la « Pravda », c'est ainsi qu'il nomme la radio-télévision de service public pour laquelle Narra travaille, il comprend. « Il ne la juge pas. Il faut bien bouffer. » Il like pratiquement tout ce qu'elle publie. Un jour, il la croise « pour du vrai » dans une salle de concert où il ne s'attendait pas du tout à la trouver là…

Malgré l'admiration qu'il lui porte, il voudrait lui faire une toute petite remarque car dans l'émission du samedi, elle s'est permise d'ironiser sur un maire qui avait fait placer un dispositif anti-SDF…


Critique :

Myriam Leroy a transformé en roman des faits qu'elle a malheureusement vécus de très près. le harcèlement par un fan qui passe de la plus grande admiration à la haine totale, lui pourrissant la vie autant qu'il peut.

La narration de Myriam nous rapporte de façon claire et vivante les propos de son harceleur, un troll de la pire espèce, ainsi que les commentaires des abrutis, presque exclusivement des hommes, tous empreints d'idées racistes, xénophobes, homophobes… Ils ont des idées très précises sur la place que doivent occuper les femmes dans la société, ils détestent les gens de gauche, responsables de tous les maux (tous les journalistes sont de sales gauchistes) et ils admirent les hommes « qui en ont » (Vladimir, tu as ici de grands fans).

Qui ne s'est jamais égaré sur un réseau social ? Facebook et d'autres réseaux sociaux offrent des tribunes à tous ces déverseurs de haine. En lisant le « roman » de Myriam Leroy, impossible de ne pas retrouver ces discours rabâchés sans relâche par ces vomisseurs de propos graveleux dont la prose recueille toujours des « likes » d'autres semblables dégénérés, frustrés d'avoir raté leur vie.

Mais Myriam va plus loin : elle n'omet pas les réactions du compagnon de la narratrice, ainsi que celles de son entourage, des avocats qu'elle consulte, des policiers auprès de qui elle porte plainte… Et des médecins et autres guérisseurs… La narratrice a les yeux rouges : ce n'est pas qu'un problème d'esthétique ! Cela lui crée plus qu'une gêne. Elle passe entre les pattes d'un tas de charlatans, tous plus coûteux les-uns que les autres, sans aucun effet…

Trop c'est trop… La narratrice s'effondre… Va-t-elle un jour pouvoir se relever ?

Un livre qui se lit d'une traite en quelques heures.
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