Je qualifierais ce livre d'essai sociologique sur les raisons qui peuvent nous pousser à reconsidérer les structures carcérales et leur efficience.
Depuis quelques temps, je m'interroge sur le véritable but et la véritable efficience des prisons... Ont-elles vocation à punir un individu, ou alors à cacher et endiguer un problème ?
Ce livre penche nettement pour la deuxième solution. En effet, Lesage de la Haye est un ancien prisonnier, ayant passé 11 ans en prison. Il a entamé des études de sociologie dans cet endroit, et a pu abreuver son livre de références qu'il n'a pu inventer.
Il explique qu'en sortant de prison, le taux de récidive est de plus de 50%. Au delà de ça, le taux de suicide en prison est 7 fois plus élevé, 49 fois plus élevé en isolement (« mitard »). La prison tue et ne guérit pas, puisque les délinquants recommencent. Alors que faire ?
L'auteur mais également les autres auteurs qu'il cite, tels qu'
Angela Davis, ou encore
Kropotkine, ne sont pas à court d'idées. Assignation à domicile, contrôle judiciaire, bracelet électronique, centres spécialisés... Leur idée est de procéder à une rééducation de ses délinquants. Dans la majorité des cas, l'auteur a observé que c'étaient la précarité, l'isolement, le rejet, la solitude, le chômage qui poussaient à commettre une infraction.
Ce n'est donc pas leur rendre service que de les « punir ». Mais, que fait-on des meurtriers, violeurs, terroristes, bref des gens foncièrement dangereux pour la société ? Ces derniers représentent 5% de la population carcérale, à savoir 3000 à 4000 personnes. Mais quid des autres ? Une institution seulement efficace a 50% et parfois même destructrice, peut-elle encore perdurer en l'état ?
Je vous laisse vous faire votre propre avis, mais peu importe vos croyances et engagements personnels, ce livre est très intéressant et devrait être lu.