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Critique de MaggyM



En retombant par hasard sur le dossier d'Anne Carlat, le narrateur se souvient. Il se souvient de cet interrogatoire perturbant de l'été 1987; quand Anne Carlat était assise devant son bureau, répondant à ses questions. Anne Carlat, une parisienne, venue en vacances dans ce petit coin de l'Hérault avec son mari qui la délaissait. Anne Carlat, qui ressemblait tant à Cécile, sa fille qui s'était suicidée peu de temps auparavant...

Dès les premières pages on ressent l'ambiance lourde, écrasante. Et ce sentiment malsain nous tiendra jusqu'à l'ultime page.
L'autrice nous place dans les pensées d'un flic de Province, André, et nous balade dans une mise en abîme où André, aujourd'hui, se souvient de cet interrogatoire qui s'est déroulé 10 ans auparavant et au cours duquel il laissait ses pensées divaguer dans le souvenir de sa fille décédée.
Cette façon décousue de présenter les éléments participe bien à l'installation de cette ambiance toute particulière.

J'ai bien aimé la plume de Michèle Lesbre que je ne connaissais pas du tout. On se laisse emporter par elle dès les premiers mots et on se laisse guider. Malgré la confusion qui aurait pu régner dans le récit, il n'en fut rien.
Ce roman, un peu polar, beaucoup roman noir, c'est le parcours d'un type en fin de carrière, à la dérive, qui peine à faire le deuil de sa fille, de son mariage, de sa vie... C'est touchant, même si on flirte avec le glauque.
Une belle découverte !
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