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Critique de Armelitta


De quoi parle-t-on ici ? D'amour mais aussi de mensonge, de manipulation peut-être du syndrome de Stockholm ? Oui c'est de cela que nous parle Christine Leunens.
Dans le contexte de la seconde guerre mondiale, à Vienne. le jeune Johannes voue un culte à Hitler. Il entre aux jeunesses Hitlériennes avec fougue malgré l'opposition de ses parents. Ce qu'on lui apprend à l'école : il y croit. Mais un accident va compromettre son bel avenir chez les Aryens. Il sera défiguré et blessé. IL va devoir garder le lit pendant des mois chez ses parents. Sa mère l'aime et prend soin de lui ainsi que sa grand-mère Pimmichen. Une sorte de huis-clos commence.
Quand Johannes recommence à marcher, il sort de sa chambre et découvre qu'une invitée se cache dans le grenier. Elsa, juive, amie de sa soeur décédée quelques années plus tôt.
Ses parents la cachent. Il est horrifié mais il a aussi peur que sa mère découvre qu'il sait. Alors naît le premier mensonge de Johannes. Il sera le premier d'une série !
Son dégoût de savoir cette jeune fille sous son toit laisse place à la curiosité. Une « amitié » naît entre Elsa et Johannes.
Sa mère meurt pendue par les nazis pour résistance.
Johannes se retrouve seul, handicapé et en charge de Pimmichen, Elsa et lui-même. Il va tout faire pour que tout le monde vive dans de bonnes conditions sans que personne ne s'aperçoive de l'existence de l'autre.
Johannes fini par tomber amoureux d'Elsa et tente de lui faire savoir mais n'ose pas le lui avouer. La fin de la guerre sera pour lui un dilemme. Comment faire pour continuer à la garder à ses côtés ? Si elle est libre, va-t-elle rester ?
C'est à ce moment de l'histoire que se pose la question du mensonge. Mentir pour le bien de quelqu'un, dire la vérité au risque de faire du mal. Ment-on pour notre bien ? Mais Elsa est-elle au courant du mensonge et accepte-t-elle parce que la situation l'arrange ? Veut-elle sortir ? Veut-elle se libérer de l'emprise de Johannes ? Qui est sous l'emprise de qui ?
Est-ce le syndrome de Stokholm ? Elsa a-t-elle fini par trouver des circonstances atténuantes à l'homme qui l'emprisonne ? Veut-elle se venger en le faisant souffrir comme elle a souffert ?
Le livre ne donne pas de réponses mais nous laisse avec une sensation moite et mal à l'aise. le personnage de Johannes bien que jeune hitlérien dans son enfance devient attachant au fil de l'histoire. C'est à la fois un battant et un naïf. Il ferait n'importe quoi par amour. Alors qu'Elsa donne le sentiment d'être une personne froide et manipulatrice.
« L'inversion de l'aversion » habituelle qui tend à défendre la cause des juifs face à la barbarie des nazis.
Ici le spectateur est guidé par le point de vue de Johannes, c'est lui qui raconte son histoire. Et nous ne connaissons pas celui d'Elsa. Elle a peut-être tout autant de raisons de devenir antipathique. le confinement et la perte de sa famille l'ont probablement traumatisé, lui ont donné des envies de vengeance ou l'ont tout simplement conduit à la folie.
On voit à travers ce roman que les petites histoires ne correspondent pas toujours à la Grande Histoire et que l'humain est complexe.

A voir le très bon film Jojo Rabbit de Taika Waititi sorti en 2020. Une libre interprétation de ce roman. Avec un Hitler hilarant, à l'image de Chaplin dans le dictateur.
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