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Critique de Manonpo


« Nous vivons dispersés sur cet énorme continent, dans des villes et des villages qui portent de jolis noms à faire rêver les Européens, de jolis noms qu'on s'empresse de traduire parce que nous sommes si fiers de savoir que « Québec » veut dire là où le fleuve se rétrécit en algonquin, que « Canada » signifie village en iroquois ou que « Tadoussac » vient de l'innu et se traduit en français par mamelles. Nous avons de jolis mots comme toboggan, kayak et caribou (…) ».

Ces peuples dont j'ignorais l'existence il y a quelques mois lorsque je suis arrivée au Québec. C'est vrai qu'elles m'intriguent ces terres du grand Nord et ses habitants. 6 mois que je vis à Montréal, quelques récits de « Blancs » qui y ont vécu un temps et quelques lectures plus tard, me voilà à lire Nirliit.
Nirliit nous envoie au coeur des maisons surpeuplées du village de Salluit. Les Sallumiut, un peuple à qui on a arraché sa culture et ses traditions, à qui on donne des sommes d'argent colossales chaque mois de juillet pour compenser la destruction de leur habitat (la mine de Raglan et le « Raglan Money Day »), un peuple dont le sort est bien trop peu considéré, s'auto-détruit par l'alcool, la drogue et la violence venus du Sud. Nirliit est un roman, mais tout cela est bien réel !

« Il fut un temps où nous étions intimement liés, mais nous avons la mémoire courte, hélas. Nous ne nous souvenons plus de rien, et dans les villes où le béton cache le ciel, des gens occupés marchent sans se regarder sur les routes qui ont fendu la forêt, et parfois leurs yeux se posent sur eux. Eux, les épaves imbibées d'alcool qui ne sont plus l'ombre des fiers chasseurs qu'ils ont été, eux dont les formidables talents ne trouvent plus leur utilité dans notre assourdissante modernité, eux massacrés jusqu'à la moelle par l'une ou l'autre des merdes qui, paraît-il, viennent inévitablement avec la civilisation. »

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