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Critique de ibon


ibon
22 février 2014
L'humble rescapé de Monowitz, près d'Auschwitz, semble nous dire encore, 27 ans après sa mort, grâce à ce livre: "soyez vigilants, le fascisme n'est pas mort, sous un tout autre visage que dans les années 1930, plus avenant, il pourrait revenir. "

Voilà ce que je me suis dit en refermant ce célèbre ouvrage.

En février 1944, Primo Levi, chimiste et résistant italien, s'est aussi présenté comme juif au moment de son arrestation. Et ce, pour son plus grand malheur. Il sera ainsi dirigé vers la Pologne, dans un camp près d'Auschwitz. Là où les Allemands parachevaient leur idéologie sur les lois raciales.

Cent ans avant ces lois, pourtant, le poète Heine disait : "Ceux qui brûlent les livres finissent tôt ou tard par brûler les hommes".

Primo Levi témoigne que cela fut bien pire que cela. D'ailleurs, devant l'accumulation de détails sur l'organisation de la vie du camp de Monowitz, on aurait envie de crier : "Grâce, c'est bon, j'ai compris". Et pourtant non, ce témoignage sur ce camp de la mort parvient à entretenir un intérêt grandissant.
Le ton sans haine, ni désir de vengeance ajoute beaucoup de force à ce récit. Les faits, rien que les faits, pas d'envolées lyriques même quand les Russes délivrent le camp.
Le récit finit ainsi, de façon abrupte, comme à la fin d'un cauchemar. Mais l'auteur y a rajouté les questions que lui posaient de façon récurrente les lycéens qu'il visitait. Cette démarche montre la qualité de cet homme, sorti de l'enfer, qui rouvrait ses plaies devant un jeune public pour transmettre son expérience et s'interroger avec eux sur l'avenir.

"Primo Levi, souffrant d'être réduit à son statut de rescapé des camps de la mort, s'est suicidé le 11 avril 1987." (Ouest-France, 11 avril 2007)
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