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Critique de Bouldegom


Non monsieur LEVI, je ne voulais pas écrire de critique sur votre livre. Qu'aurais-je pu ajouter à toutes celles déjà rédigées ? Mais voilà, je crois qu'il va m'être nécessaire de le faire, pour pouvoir prendre congé de vous. Voilà une bonne semaine que j'ai fini de vous lire, et après avoir reçu le choc de votre récit, je me suis dit qu'il me faudrait bien quelques jours pour passer à autre chose. Les jours ont défilé, j'ai même commencé un autre livre, mais rien n'y fait. Je suis toujours avec vous. Dès le petit déjeuner, je pense à la maigre ration de pain gris qu'on vous donnait pour un jour entier ; quand je m'habille, je pense à vos costumes rayés de bandes noires et blanches, si rêches et crasseuses que j'en sens ici l'odeur ; je vous vois, vous et vos codétenus, sortir de vos baraques où vous avez dormi à deux par lit de 90 cm, en quinconce, les pieds de l'un sous le nez de l'autre ; vous sortez en plein hiver, sous une pluie glaciale qui vous transperce jusqu'aux os ; je vous voie les pieds enfoncés dans la boue jusqu'aux mollets, à soulever des pelletées de terre molle, ou transportant des travées de chemin de fer sur vos maigres épaules, j'en passe et des bien pires…Tout est si présent à mon esprit, comment avez-vous fait pour que je me retrouve si imprégnée de tous ces terribles malheurs, de toutes ces ignobles injustices ? Et eux, comment ont-ils fait pour traiter des êtres humains de la sorte ? Comment ont-ils fait pour se rendre capables d'une telle atrocité ? Non pas les coups et les mauvais traitements, les insultes ou les privations, mais la négation de l'appartenance à l'espèce humaine, car c'est bien là le pire. Comment ont-ils pu considérer et traiter des millions d'êtres humains comme une ressource d'or (dans les dents), et même de…combustible ! Là aussi, j'en passe… La charge de ce témoignage, que vous avez livré au monde dans ce livre, a été si lourde à porter, que vous avez finalement choisi de nous quitter, qui ne le comprendrait ?
Oui monsieur LEVI, il va falloir que je prenne congé, et que je passe à autre chose, mais sachez que jamais je ne vous oublierai, comme je l'espère, tous ceux qui vous ont lu, ou vous liront bientôt.



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