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Critique de florencem


Après avoir vu le film, impossible de ne pas me jeter sur le roman. L'originalité et l'intelligence de l'histoire m'ont rendu curieuse, et je voulais connaître A dans sa version originale. Je vais peut-être en surprendre certains, mais j'ai préféré le film. le roman est une réussite, sans aucun doute, mais j'ai trouvé la romance plus intense, plus vibrante dans l'adaptation cinématographique, et la fin est pour moi plus « complète ». Mais revenons au livre.

Comment appréhender la vie lorsque l'on change de corps tous les jours ? Comment se projeter dans le futur ? Comment ne pas se sentir seul, abandonné, exclu ? Est-ce vraiment une vie en définitif ? Autant de questions qui se bousculent lorsque l'on regarde ce qu'est l'existence de A. Adolescent de 16 ans auquel on s'attache tout de suite de part son ouverture d'esprit, son intelligence, sa gentillesse, sa bienveillance et cette positivité. A n'a pas vraiment de sexe, de religion, d'ethnie, de corpulence, de « beauté », il est lui un point c'est tout. J'ai pourtant tendance à le voir comme un jeune homme, sûrement par rapport à ce que je suis moi, et c'est aussi là toute l'intelligence du personnage parce que je suis certaine que si j'en parle avec d'autres personnes, il verrait A différemment. Mais A est un tout avec une tolérance et un regard sur le monde bien plus réfléchi et mature que la plupart d'entre nous. Il n'est pourtant pas hautain ou condescendant vis-à-vis de cela. Non, il fait son petit bonhomme de chemin, avec une certaine résignation.

Et puis, il rencontre Rhiannon. Cette adolescente triste et effacée qui a pourtant cette étincelle dans les yeux qui fait chavirer le coeur de notre héros. Et à partir de là, les règles de A s'effritent pour que son amour puisse vivre malgré les obstacles. Dire la vérité à Rhiannon, malgré les dangers que cela pourrait entraîner. La convaincre à voir au-delà des apparences. La pousser à comprendre que sa vie peut être plus que ce qu'elle a. Et à côté de cela, ne pas non plus (trop) bouleverser les vies des hôtes d'un jour. On sent tout de suite qu'il y a une certaine cruauté dans cette romance, mais en même temps, il y a tellement de douceur qu'on se laisse guider de jour en jour.

Parce que oui, même si on se doute rapidement que nos deux héros auront un mal fou à finir ensemble (les obstacles étant si nombreux), A apporte une douceur extrême à son aventure. Tout au long de ma lecture, j'ai eu l'impression d'être dans un cocon et mine de rien, cela permet d'avancer avec une sérénité presque étrange vu ce que l'on vit avec nos deux héros. A est tellement pur, tellement généreux et son amour désintéressé et beau tout simplement. Et non, ce n'est pas fleur bleue et gnangnan pour autant.

Et puis, il y a aussi la vie. La vie de tous ces adolescents que l'on rencontre à travers A. Une palette variée où l'on croise énormément de personnes toutes différentes les unes des autres. Fille, garçon, hétéro, gay, lesbienne, alcoolique, droguée, suicidaire, beauté incroyable, corps en surpoids, famille soudée, famille éclatée, ado heureux, ado oppressé, vivant pour une religion ou sans moquant totalement, méchant, trop gentil… Et A les appréhende avec ce regard bienveillant, partageant les souffrances, subissant parfois ou embrassant pleinement leurs vies. Et c'est beau à des niveaux différents.

Un roman qui prône l'amour bien sûr, mais aussi la tolérance. Il soulève aussi des questions, notamment sur le fait que A puisse agir ou non sur la vie des autres. Est-ce bien ou mal ? Est-ce à nous seul de décider ? Mais en même temps, est-ce que la présence de A dans ces êtres ne serait pas voulu ? N'est-il pas là pour influencer un peu leur destin ? J'aime à le croire à certains moments. La fin est très mélancolique comme on pouvait s'en douter mais je ne voyais pas d'autres issues non plus. C'est aussi là que j'ai grandement préféré le film car il nous laisse entrevoir un peu plus et donne plus d'espoir.
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