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Critique de Bookycooky


Deborah Levy raconte sa vie, La Vie. Elle débute son livre avec une citation d'Orson Welles qui dit qu'une fin heureuse dépend où l'on arrête l'histoire. En faites ça dépend de ce qu'on considère comme « Fin ». Car tout a une fin, tout s'use. L'éternité dont on rêve pour nos vies, nos sentiments, nos pensées n'existent qu'utopiquement et les «  Happy Ends » ne se trouvent que dans les livres et les films. le problème comment affronter cette usure de quelque chose dans laquelle on y a passé une vie ? Comment ou peut-on changer de carapace ? Levy raconte sa propre expérience douloureuse mais finalement probablement bénéfique pour elle. Un changement radical à la cinquantaine, dont elle paiera le prix fort pour sa liberté (“Freedom is never free. Anyone who has struggled to be free knows how much it costs.”*).
L'intérêt du livre de Levy vient de sa perception subtile de ce changement qu'elle arrive à nous exprimer à travers les détails de son quotidien, comme son exemple d'Elle en chemise de nuit en soie noir avec une épaisse veste de facteur en coton bleue passée par dessus pour se tenir chaud en train d'essayer de réparer la tuyauterie de la salle de bain glacée dans son appartement communautaire de Londres. Un contraste vestimentaire qu'elle trouve ambiguë, homme / femme ? Et qu'elle pousse encore plus loin avec ses pantoufles fourrées que sa fille appelle « pantoufles de shaman »......psychanalyse maison.
C'est une féministe qui supporte mal tout mâle imbu de lui-même( macho et autres catégories ), même son meilleur ami y passe. Elle critique aussi souvent toute personne non sociétale ou sociétale, mais le premier le vivant mal, le second le vivant hypocritement ou superficiellement. Mais elle reconnaît aussi que sans tous les désagréments de la vie qu'elle voudrait en théorie éviter, elle n'aurait pas de matériel pour écrire . Eh oui les écrivaines aussi sont des humains comme vous et moi, pleines de contradictions. Elle a choisi « la liberté » mais finalement je ne suis pas sûr qu'elle soit convaincue elle même de que c'est cette liberté et où ça la mènerait (“The destination was to head towards a freer life. That is a vague destination, no one knows what it looks like when we get there.”). Réfléchir, agir, lire, écrire ne change pas grand chose à notre destin de mortel, mais peuvent nous aider sûrement à mieux vivre. Déborah Lévy a écrit un livre sincère qui n'a pas de « Happy End ».

« Life is only worth living because we hope it will get better and we'll all get home safely. »***








*La Liberté n'est jamais gratis. Quiconque qui s'est battu pour sa liberté en connaît le prix.
**Le but était d'avoir une vie plus libre. C'est une destination vague, personne ne sait à quoi cela ressemble une fois qu'on y arrive.
***La vie ne vaut la peine d'être vécu seulement si on pense qu'elle s'améliorera, et quand rentrera sain et sauf .
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