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Critique de Gruizzli


Je ne suis pas un grand fan de cette BD, qui me semble à la fois apporter trop peu à un néophyte et beaucoup trop à une personne qui s'y connait déjà un peu. le tout dans une BD qui embrasse les qualités et défauts d'une biographie, et vous comprendrez que le cocktail final m'a semblé franchement indigeste.

Je passerais rapidement sur le dessin, qui n'est pas mauvais et passe plutôt bien pour ce genre de BD autobiographique. le noir et blanc convient parfaitement à cette histoire de lutte contre la ségrégation, et je dirais qu'en dehors de ses qualités de dessin pur c'est surtout la mise en page qui ne m'a pas complètement convenu. C'est un récit raconté à la première personne par John Lewis tout au long, tandis qu'il se remémore son passé lors de l'investiture d'Obama (évènement hautement symbolique s'il en est). Et de fait, le texte est omniprésent pour nous raconter les émotions et attentes du personnages, les pensées et les questionnements, les réflexions. Un peu c'est bien, mais là c'était franchement trop à mon gout et je dois l'avouer, j'ai même survolé le dernier tome en zappant les pavés de textes qui s'accumulaient, notamment avec la pléthore de discours.

La lecture fut donc assez fastidieuse pour ma part, moins dans le premier tome et plus dans les deux suivants. Notamment parce qu'on suit un personnage qui s'intéresse à certaines choses et s'implique notamment dans la vie politique, qui nous est racontée en détail. Et que, comme cela arrive souvent en biographie, ce qui importe au personnage principal n'est pas forcément ce qui m'importe. J'ai assez vite décroché des dizaines d'associations, congrégations ou mouvements aux sigles toujours plus nombreux. Ces divers mouvements, tous important sans doute, m'ont lassés puisque je suis perdu dans la signification : il y a les mouvements liés à la politique, à la religion, à des considérations locales, nationales … le tout souvent mélangé avec la politique américaine qui est carrément obscure à mes yeux. Résultat, je naviguais dans l'incompréhension, et l'histoire étant avant tout écrite pour des américains, il n'y a pas d'explications plus globales.
Voila pour le gros point noir, donc : c'est difficile de suivre et s'en sortir dans ce fourbi. Mais heureusement, une autre partie assez grosse est parfaitement compréhensible et permets de retracer l'histoire de cette volonté de changer les choses par la non-violence. Il est assez amusant de constater que des dissensions existaient au sein des mouvements non-violents et que Luther King étaient assez controversés par d'autres mouvements. On suit les manifestations, les boycotts, les protestations, les arrestations et la violence qui se déchaine contre ceux qui demandent plus de droit. Une horreur pas si lointaine qu'il est bon de rappeler.
Cela dit, je suis assez mitigé par ma lecture : pour un néophyte de ces mouvements et lutte, la quantité d'information est immense à absorber, sans que tout ne soit réellement pertinent d'ailleurs pour comprendre le combat global. D'autre part, une personne déjà informée et connaissant un peu les divers mouvements qui animèrent l'Amérique des années 60, les informations supplémentaires sont complexes et le cheminement pas particulièrement intéressant. Pour ma part, je n'ai pas appris grand chose de nouveau et ce qui l'était est trop complexe.

En fin de compte, je crois que la BD s'adresse à un public spécifique, bien au courant du fonctionnement des Etats-Unis et de leur politique, mais aussi intéressé par la nébuleuse d'associations qui gravitèrent autour de ces luttes sociales. Il faut s'accrocher et pour ma part ce fut trop et pas assez à la fois. Je ne suis pas client de ce genre de BD mais j'y vois l'intérêt, d'où ma note.
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