Les gens demandaient tout le temps qu'on leur fasse confiance, pensa Ruyu, comme s'il ne leur venait jamais à l'esprit que par cette simple requête, ils démontraient déjà qu'ils n'en étaient pas dignes.
Jusqu'à son arrivée à Pékin, le silence qui régnait dans son ancienne demeure ne lui avait jamais paru insolite ; ici, les mots servaient de lubrifiant au train-train quotidien, et tout ce qui remplissait la vie d'autrui - événements insignifiants, menus objets - donnait matière à des bavardages sans fin.