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Critique de Olelko


Olelko
19 septembre 2022
Le livre s'ouvre sur un personnage mélancolique des jours perdus, de sa jeunesse : Claude à la cinquantaine, et il a perdu depuis longtemps tout contact avec sa soeur Marina. Claude a connu la gloire mondaine des soirées arrosées, sa belle figure lui a ouvert de nombreuses portes et il a été l'amant d'un soir de beaucoup d'hommes et de femmes. Il a vécu dans les folles années post-soixante-neuf où l'alcool, la drogue et les corps de mélangeaient sans qu'on y fasse plus attention. Il a goûté aux fêtes d'Ibiza, celles de New-York, aux tapis rouges et connu les "grands" de cette époque. Mais voilà que nous le retrouvons à faire les courses pour dans un Monoprix d'un quartier pas bien glamour du Paris de notre temps. Où les paillettes se sont-elles envolées ?

Résigné sans être amer, Claude avec l'aide de son ami Ali se remémore leurs souvenirs, ceux d'une époque révolue. Comment lui et Marina ont été pris sont l'égide d'un psychiatre pervers, menteur et proxénète d'enfants. La rencontre de Nicki qui plongera Marina corps et âme dans ce monde, qui la perdra définitivement à son frère. La découverte des drogues, des sniffs et des piqûres de nombreuses substances rock'n'roll, en un mot : la déglingue.

Simon Liberati a certainement écrit ce livre grâce à son expérience personnelle, lui qui, comme Claude, a vécu de nuit les années soixante-dix, les villas au bord de mer et les soirées de beau monde. Il en a tiré un récit philosophique de rue, où la perspective de son héros âgé raconte l'énergie et la curiosité de la jeunesse pour un monde qui leur semblait merveilleux, et dans lequel ils ont plongé tête la première. On découvre une autre mentalité, une façon de voir le monde qu'on trouve évidemment répugnante de nos jours voire carrément dangereuse. Pourtant, notre philosophe des caniveaux, qui ne manque pas de bons mots et d'une perspective intelligente sur ce qu'il raconte manque trop souvent son objectif : regarder en arrière, épousseter les clichés et remettre comme il se doit les folies de jeunesse de son héros.

Parce qu'en digressant chronologiquement du présent dans les flashbacks et entre différents souvenirs, on perd trop souvent le fil de ce que l'auteur aimerait raconter. le style est sage et réfléchi mais n'est pas tout le temps agréable, et certaines phrases à rallonge font trop penser à une prise un peu trop importante de cocaïne qu'à un discours travaillé. A vouloir en faire trop, Simon Liberati détruit par moments ce qu'il a lui-même créé quelques paragraphes plus tôt. Il en résulte un livre plaisant par moment, mais qui ne croche pas son lecteur comme il aurait pu le faire. Malgré qu'il soit concis, on ne lit pas rapidement Anthologie des Apparitions. Enfin, il s'agit d'un récit sous drogue, parlant de drogues. Il faut laisser à Liberati son monde et sa façon de le raconter.
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